L’ambiguïté comme procédé littéraire dans les romans de Vargas Llosa, ses antécédents chez Faulkner, Mann et Borges

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L’ambiguïté comme procédé littéraire est un bon observatoire de l’évolution de l’esthétique romanesque de Vargas Llosa. Lituma dans les Andes (1993) représente un tournant. Jusqu’alors, et La Ville et les Chiens nous servira d’exemple, le romancier se tenait plus du côté de Faulkner. Il cultive désormais un autre type d’ambiguïté qui a ses sources chez Thomas Mann et Borges. Le premier type d’ambiguïté tient à un mystère auquel plusieurs solutions sont possibles, mais dont le fond est en soi plus important que sa résolution. Le second type, que présente Le Héros discret (2013), oblige le lecteur à accepter simultanément deux options. Le premier cas concerne des problèmes d’ordre social ; le second correspond à une sensibilité nouvelle aux problèmes spirituels.

This essay takes Death in the Andes as a turning point in Mario Vargas Llosa’s approach to literary ambiguity in his narrative fiction. Before Death in the Andes the kind of literary ambiguity that was most prominent in his novels was inspired by William Faulkner, and after the turning point, the Peruvian novelist rehearsed a different kind of literary ambiguity with antecedents in Thomas Mann and Jorge Luis Borges. The first type of ambiguity, which we will illustrate with an example from Time of the Hero, involves the presentation of a mystery with several possible solutions that reveal an underlying issue, more vital than the resolution of the ambiguous situation. The second type of ambiguity involves the presentation of at least two contradictory options, which the reader is obliged to accept.