2018
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Lydie Brunetti, « Le culte des fondatrices chez les bénédictines des XVIIe et XVIIIe siècles. Liens entre iconographie et discours hagiographique », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10670/1.k3kee4
Cette étude inédite porte sur le culte des fondatrices chez les religieuses bénédictines au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, en mettant en valeur le lien indissociable entre l’iconographie et les récits hagiographiques tant pour les fondatrices médiévales que pour les fondatrices de congrégations nouvelles à l’époque moderne. Les réformatrices tridentines veulent faire accomplir à leurs abbayes un retour aux sources qui suscite le renouveau du culte dû aux fondatrices. Parmi les bénédictines, le culte de sainte Scholastique connait un grand succès. Elle apparait dans l’iconographie comme la fondatrice traditionnelle des moniales bénédictines. En plus de cette personnalité forte, chaque abbaye développe le culte de sa propre fondatrice, pour la majorité d’entre elles, des religieuses saintes médiévales : sainte Odile d’Alsace, sainte Radegonde, sainte Opportune, sainte Fare, sainte Austreberthe. L’estampe accompagne très fréquemment l’écrit en fait de discours hagiographique, la sélection et la reproduction visuelle d’épisodes de vie choisis permettent de mettre en valeur des instants ou des vertus particulières en parallèle du récit. L’image physique permet la construction d’une image mentale dans la pensée des fidèles, toujours en lien avec le discours hagiographique. L’iconographie est utilisée comme vecteur de diffusion du culte de la sainte dans et hors de l’ordre religieux bénédictin. Au XVIIe siècle, l’utilisation des arts, essentiellement la peinture et la gravure, pour illustrer et appuyer la sainteté d’une personne devient un enjeu très important pour les congrégations de religieuses bénédictines de fondation post-tridentine. Cette iconographie de « pré-canonisation » est jugée nécessaire par les congrégations nouvelles pour « imprimer » un archétype visuel dans l’imaginaire collectif, comme c’est le cas pour Catherine de Bar, fondatrice des bénédictines de l’Adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, et d’Antoinette d’Orléans-Longueville, fondatrice des bénédictines de Notre-Dame du Calvaire. Cette iconographie publicitaire est mise en place pour être utilisée en cas de canonisation et pour en faciliter l’obtention. Le développement de l’iconographie fait partie de la stratégie hagiographique, comme le récit de vie ou la mise en reliques.