15 septembre 2022
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Roberta Trapani, « Une architecture du désir. L’offensive surréaliste contre le modernisme », Plateforme d'Édition de REvues Numériques PEREN, ID : 10.54563/demeter.902
Promoteurs de l’imagination contre le réel, les surréalistes fantasment une demeure qui, étant une figure de la poésie, ne peut pas exister dans le monde réel. Par leurs regards, ils offrent pourtant un horizon inverse à celui du modernisme, relevant d’une approche à la fois onirique et organique de l’architecture. Ils enrichissent ainsi la pensée architecturale de l’époque par le recours au mythe, au sacré, à l’irrationnel, au grotesque, au spontané. Ils travaillent d’ailleurs à établir une contre-tradition architecturale qui fera sortir de l’ombre des antécédents bannis par la rhétorique fonctionnaliste, ainsi que l’œuvre d’autodidactes ayant décoré leur espace de vie. Le délire rocailleux de Cheval et les formulations organiques de l’Art Nouveau auront une place centrale dans cette contre-histoire qui réhabilite l’ornement et donne une impulsion au mouvement de l’architecture-sculpture, influençant l’œuvre de créateurs atypiques comme Etienne-Martin, Asger Jorn, Jean Tinguely, Niki de Saint-Phalle ou encore Jean-Luc Johannet.