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Larbi Chouikha et al., « Politique de l’indépendance en conjoncture politique fluide : le cas de la Tunisie post-Ben Ali », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.kdlgml
La lecture de la Constitution tunisienne du 27 janvier 2014 permet de constater que bon nombre d’autorités publiques indépendantes ont été constitutionnalisées. Aux côtés du Conseil supérieur de la magistrature et de la Cour constitutionnelle, se trouvent désormais mentionnées, dans un chapitre spécifique de la Constitution, cinq instances indépendantes . On pourrait être tenté d’analyser la constitutionalisation de ces autorités comme le triomphe d’une démocratie d’impartialité, fruit du consensus de constituants tunisiens désormais acquis aux respects des « standard internationaux » de l’Etat de droit et de la démocratie. La commission de Venise n’a d’ailleurs pas manqué dans ses observations sur le projet final de constitution de saluer la création d’instances constitutionnelles indépendantes . Elle a formulé certaines recommandations visant à renforcer leur indépendance, à travers notamment une composition suffisamment diversifiée, fondée sur la compétences de ses membres, sur la diversité de leur origine géographique et la parité entre hommes et femmes. In fine, Les autorités publiques indépendantes tunisiennes s’inscrivent dans un processus alimenté par des dynamiques de dépolitisation et de politisation corrélées à la conjoncture politique. Initialement conçues comme des outils porteurs de neutralité, d’impartialité et d’expertise, destinées à réduire la « charge politique » de certains enjeux perçus comme vitaux par des acteurs politiques marqués par des relations de défiance, elles se retrouvent accusées de servir tel ou tel intérêt partisan et deviennent des objets de conflits.