Les lecteurs de la Bibliothèque nationale au XIXe siècle. L’apport des registres de prêt

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L’histoire de la lecture dans les bibliothèques reste encore un domaine mal connu. Cette lacune peut-elle, pour les grandes bibliothèques parisiennes au XIXe siècle, être comblée par l’exploitation systématique des registres de prêts de livres à l’extérieur ? Ils n’ont jusqu’ici été utilisés que pour des recherches consacrées à de grands écrivains. Leur consultation en est parfois difficile car ils ont été inégalement et souvent médiocrement tenus. L’article, en prenant l’exemple de la Bibliothèque nationale, s’attache à démontrer que malgré les critiques incessantes dont elle a été l’objet, cette pratique était loin d’être quantitativement négligeable (plusieurs milliers de prêts par an) jusqu’aux grandes réformes du Second Empire. Son étude peut donc apporter un éclairage nouveau sur les emprunteurs (origine géographique, statut social, activité scientifique) et leurs lectures.

The history of readers is not well known. Will it be possible to fill this gap, for the great Parisian libraries during the 19th century, by the study of Library loan registers ? This source has been until now essentially used for research works concerning great writers. The exploitation of these archives is often difficult because of the poor quality of the recording.This article takes the example of the Bibliothèque nationale and tries to show that this practice, despite incessant criticism, was far from negligible (several thousands of loans each year) until the great reforms of the Second empire. These sources can shed a new light on borrowers (geographical origin, social status, scientific activity) and their readings.