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Fanny Bocquentin et al., « De la récurrence à la norme: interpréter les pratiques funéraires en préhistoire », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.kug2s2
Pour aborder le discours des hommes sur la mort, le préhistorien est réduit à traquer des gestes réalisés autour des morts qu’il découvre: afin d’éviter toute surinterprétation, nous les appelons pratiques, les « pratiques funéraires ». Or, ce que nous souhaitons, c’est passer de la description à l’interprétation. Car ce qui a un sens, une logique, ce n’est pas un geste ou une collection de gestes, mais un système. Cependant, pour décoder un tel système, il faut d’abord être conscient que les gestes ne relèvent pas tous de l’obligation: à côté du « devoir-faire », la norme, il existe un « pouvoirfaire », ce qui est laissé à l’appréciation des exécutants. Sur le plan archéologique, il faut patiemment ordonner les pratiques: identifier leur récurrence, de jamais à toujours, ainsi que les corrélations entre les éléments constitutifs de la tombe. La difficulté consiste évidemment à passer de la dimension archéologique à la dimension funéraire initiale. À partir d’exemples tirés de nos recherches individuelles, nous avons exploré trois directions. La définition de la norme dans un espace géographique nous a conduits à nous interroger sur les critères qui définissent nos ensembles. Au sein d’un ensemble défini, nous avons questionné la valeur que l’on doit accorder aux variations. Enfin, sur le plan diachronique, nous nous sommes penchés sur la permanence de la norme ou son changement, et donc sur les interactions entre la norme funéraire et les autres pans des activités sociales.