15 mars 2018
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Guillaume Barral, « Être un hôte Airbnb, ou comment devenir un entrepreneur ? L'exemple de Lyon », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.kv5wwy
Les plateformes communautaires de location de logements privés entre particuliers telles que Airbnbproposent des locations à court terme souvent moins chères, plus grandes et mieux équipées que les chambresd’hôtel, donc plus intéressantes pour les touristes, mais également plus rentables pour les hôtes qu’une locationpermanente. Avec l’augmentation du nombre de meublés de tourisme dans les centres-villes, le phénomène Airbnbparticipe à une raréfaction des appartements sur le marché locatif classique et, logiquement, à une augmentationdes loyers. Par conséquent, on peut affirmer que la plateforme refonde les relations socio-spatiales à la propriété(Stabrowski, 2017) et change les pratiques et les représentations des hôtes.La grande majorité des recherches sur le phénomène Airbnb ont jusqu’alors porté sur l’étude des villesmondiales au travers d’approches quantitatives, quand peu d’études qualitatives ont été menées à l’échelle desvilles mondiales en formation à propos du (des) raison(s) qui mène(nt) les citadins à louer leur bien de manièretemporaire. L’étude proposée tente ainsi de combler cette lacune en discutant les logiques d’action, dans le sensproposé par P. Bernoux (Amblard et al., 2005), qui président à la mise en location d’un logement ou d’une piècevia Airbnb à Lyon. L’objectif de ce travail est de mettre en valeur l’opportunisme des hôtes lyonnais dansl’appropriation de la rente locative proposée par Airbnb, et de questionner le rôle joué par Airbnb dansl’appréciation de leur logement.Ce projet vise à comprendre le développement d’un service tel que Airbnb, plateforme numérique dont ledéveloppement est contemporain d’une utilisation généralisée de services en ligne à fonctionnement collaboratifmais peu régulés politiquement, proposant de nouveaux modes d’interaction entre personnes, dans une ville où lenombre de locations temporaires a pratiquement doublé en moins d’un an, passant de 8 106 logements en octobre2016 à 13 093 en septembre dernier. Il cherche à analyser les changements entraînés par Airbnb sur lescomportements et les attitudes des urbains vis-à-vis de la propriété, alors que 50% de la population française se ditprête à louer une chambre de son logement pour avoir un complément de revenu selon une étude de l’IPSOS.Enfin, il questionne les moyens mis en place par la Métropole de Lyon dès le 1er février 2018 pour accompagnerle phénomène Airbnb, afin de l’aider face aux transformations engagées par cette plateforme sur le marché dulocatif.Les entretiens déjà effectués auprès de propriétaires et d’entreprises de conciergerie ainsi quel’exploitation exploratoire d’une base de données permettent de formuler l’hypothèse selon laquelle les hôteslyonnais s’inscrivent sur Airbnb par opportunisme, mais que la plateforme les entraîne à mener des stratégies (DeCerteau, 1990) proprement entrepreneuriales (Zalio, 2013 ; Tounès et al., 2006). Elle demande à être testée pardes entretiens complémentaires auprès des hôtes Airbnb lyonnais pour qualifier les raisons de leur inscription surAirbnb et la manière dont ils louent leur bien, puis d’articuler les résultats ainsi obtenus à un traitement quantitatifet à de l’analyse spatiale à partir des bases de données disponibles.