1992
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Jean Gayon et al., « Génétique et recherche médicale en France : le cas de Boris Ephrussi », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.kw5gn2
À la différence d'autres pionniers de l'école française de génétique moléculaire (comme André Lwoff ou Jacques Monod à l'Institut Pasteur), Boris Ephrussi n'a jamais développé ses travaux dans un contexte de recherche médicale. Ayant d'abord reçu une formation de zoologiste, il a consacré l'essentiel de sa carrière scientifique à l'élucidation du problème du contrôle génétique de la différenciation cellulaire, se montrant en la circonstance exceptionnellement habile à transgresser les frontières routinières entre disciplines biologiques expérimentales. Il n'a cependant jamais accepté d'infléchir ses recherches en fonction d'objectifs proprement médicaux, en dépit de liens évidents entre certaines techniques où il a excellé (culture de tissus, hybridation cellulaire) et des problèmes médicaux majeurs (cancer et cartographie des anomalies génétiques humaines). Cette répugnance doit être interprétée dans la double perspective d'une histoire intellectuelle de la carrière du biologiste Ephrussi et de la compréhension des relations institutionnelles entre médecine et biologie expérimentale.