5 décembre 2008
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Aldo Gennai, « L'Idéal du repos dans la littérature française du XVIe siècle », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.kx56iu
En ce XVIe siècle qui, plus que tout autre peut-être, fait l’expérience de la relativité, du caractère transitoire de l’existence et des réalisations humaines, les lettrés réfléchissent aux moyens de goûter enfin au repos. Ce mot ne doit bien évidemment pas être envisagé dans sa seule acception courante, mais au prisme des théories littéraires, philosophiques, politiques et théologiques de l’époque. Il ne s’agit pas de retracer l’histoire des conditions matérielles de l’otium, dans le cadre dʼune étude sociologique ou historique, mais de dévoiler les enjeux, les valeurs et les représentations qui définissent le repos idéal pour les hommes de la Renaissance, en signalant les influences antiques et médiévales, païennes et chrétiennes.Héritier en partie de l’otium romain, de la scholè grecque et de la vacatio médiévale, le repos auquel le XVIe siècle aspire est affaire de salut : salut de la quies animi de lʼhumaniste engagé dans le monde et confronté aux obligations du negotium et des affaires publiques ; salut du philosophe et du poète, qui cherchent dans la retraite la paix nécessaire à la contemplation et à l’écriture ; salut du chrétien, qui prépare ici-bas le repos éternel de son âme. La question du repos se situe au carrefour de l’éthique, de la politique, de la théologie et de la métaphysique.Quel est le temps dévolu à lʼotium ? Où et comment trouver le repos qui, tout en restant à la mesure de l’homme, puisse assurer son bonheur ? Comment préserver loisir et tranquillité dans un monde marqué par une extrême mobilité ? Comment éviter que le repos ne se dégrade en molle oisiveté ? Telles sont, parmi d’autres, les questions auxquelles nous avons tenté de répondre.