Khalwat ou exil intérieur ?: La poésie soufie du Tadjikistan soviétique et ses lectures actuelles

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2023

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Stéphane A. Dudoignon, « Khalwat ou exil intérieur ?: La poésie soufie du Tadjikistan soviétique et ses lectures actuelles », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.kxhcjp


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Résumé En Fr

For a long time, Islam in the USSR was described as resilient to Sovietisation, and as a form of dissidence that was better documented in the European regions of the USSR. However, since the turn of the 21st century, the publication in Central Asia of manuscripts that had long remained confidential has brought to light the production, throughout the "Soviet century", of Muslim gnostic poetry of classical form and content, by authors from a small number of mutually linked sacred lineages, transmitters of the Sufi tradition (Islamic gnosticism). Among the questions this production raises is that of the existence of a Muslim 'underground' steeped in ascetic tradition, and its relationship to a Soviet culture to which it is radically opposed, a crucible of resistance to the 'idolatries' of the moment and harbinger of an apocalypse in the present. The study of two Persian-language Sufi poets, a master and his disciple, active in the Tajik Soviet Socialist Republic between the 1920s and 1980s, allows us to question the idea that Central Asian societies, long predominantly rural, were unfit for dissidence, and that samizdat was a late arrival. This study also leads us to question the notion of historical change, through the permanence of apparently fixed literary forms and practices in the specific context of Soviet modernisation.

L'islam en URSS a longtemps été décrit comme résilient à la soviétisation comme à une dissidence mieux attestée dans les régions européennes de l'URSS. Or depuis le tournant du XXI e siècle, l'édition en Asie centrale de manuscrits longtemps restés confidentiels a mis au jour la production, au long du "siècle soviétique", d'une poésie gnostique musulmane de formes et de contenus classiques, par des auteurs issus d'un petit nombre de lignages sacrés mutuellement liés, transmetteurs de la tradition soufie (le gnosticisme islamique). Parmi les questions que cette production soulève : celle de l'existence d'un "souterrain" musulman pénétré de tradition ascétique et la relation de ce dernier à une culture soviétique à laquelle il s'oppose de manière radicale, creuset d'une résistance aux "idolâtries" du moment et annonciateur d'une apocalypse au présent. L'étude de deux poètes soufis de langue persane, un maître et son disciple actifs dans la République socialiste soviétique tadjique entre les années 1920 et 1980, nous permet de questionner l'idée d'une inaptitude à la dissidence de sociétés centrasiatiques longtemps restées à dominante rurale, acquises tardivement au samizdat. Cette étude nous amène également à questionner la notion de changement historique, à travers la permanence de formes et pratiques littéraires d'une apparente fixité, dans le contexte particulier de la modernisation soviétique.

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