17 avril 2023
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Coline Théron et al., « Approche multi-échelle et multi-technique pour une compréhension plus fine de l’expression schématique du néolithique, le cas du site Otello dans les Alpilles », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.l08f0x
L’expression pariétale schématique (Ve-IIe millénaire BC) est en mesure d’apporter un éclairage complémentaire des autres vestiges archéologiques, son étude contribue à la compréhension des sociétés néolithiques du bassin méditerranéen. En effet, les matières colorantes, issues dans notre cas de figurations réalisées en abris sous roche, contiennent des traces physico-chimiques qui peuvent nous aider à appréhender les pratiques sociales et les gestes techniques associés à ces figurations. La caractérisation physico-chimique de ces matières colorantes permet une meilleure compréhension de la structure des systèmes graphiques, de leurs syntaxes (en proposant des regroupements de figures sur la base de leur composition, en identifiant des chronologie relatives…). Elle contribue également à éclairer la construction sociale et les usages des territoires au travers de l’identification des sources d’approvisionnement. L’abri Otello, en bordure septentrionale du massif des Alpilles, présente une iconographie abondante et polychrome, ainsi qu’une succession chronologique de différentes phases graphiques. La présence de gisements de matières colorantes géologiques à proximité et dans l’abri rend également ce site particulièrement pertinent pour aborder les usages des matières colorantes à des fins graphiques au sein des sociétés préhistoriques de France méditerranéenne. La combinaison de différentes techniques analytiques est nécessaire pour déceler les traces présentes dans les matières colorantes, et les distinguer des produits d'altération et du substrat. La mise en place d’une méthodologie transdisciplinaire permet d’obtenir des renseignements sur la matière à des échelles micrométriques (détection d’élément trace, identification de phase minérales) et de les replacer à des échelles plus larges, par exemple à l’échelle paroi ou du massif. À l’inverse, les observations et les analyses faîtes à l’échelle de la paroi pourront être affinées et complétées par des techniques nécessitant par exemple des micro-prélèvements.Notre travail passe donc à la fois par l’utilisation de techniques analytiques in situ non invasives et non destructives (analyses chimiques ponctuelles et imagerie) et par l’étude de micro-prélèvements effectués par Ph. Hameau et Eric Laval en 2009. Ces derniers sont notamment caractérisés en laboratoire par microscopie (optique et électronique avec microanalyse chimique) et sur synchrotron par diffraction des rayons X sur poudre afin de bénéficier d’une haute résolution angulaire ou spatiale. L’utilisation et la complémentarité de ces différentes techniques analytiques sont essentielles pour travailler sur ces échantillons de nature complexe : l’objectif étant de distinguer aux mieux les différentes phases constitutives, la couche pigmentaire, le substrat et les éventuels encroutements.