Les comportements génocidaires. Considérations psychanalytiques

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Si Norbert Elias est un des grands sociologues de la « civilisation », et qu’il a, d’autre part, reconnu le mérite de la conception freudienne du surmoi, c’est tardivement qu’il s’est confronté à l’énigme de la « décivilisation », dont le type est resté pour lui la barbarie nazie. Parmi ses continuateurs, plusieurs ont tenté de tester ses hypothèses sur les autres grands génocides du 20e siècle. On examinera en particulier la contribution d’Abram de Swaan, ainsi que sa référence au « narcissisme des petites différences », et la façon dont il réarticule psychanalyse et sciences sociales pour en expliquer certains déterminants.

Norbert Elias is indeed one of the major sociologists of "civilization", and he certainly acknowledged the relevance of the Freudian conceptualisation of the superego. Yet in his later research, he faced the enigma of "decivilisation", exemplified for him by the Nazi barbarism. Some of his followers attempted to test his assumptions about the other main genocides of the 20th century. We will focus on the contribution of Abram de Swaan, particularly his reference to the "narcissism of small differences", and his way of reframing psychoanalysis and social sciences in order to account for some determining factors.