1 septembre 2022
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Anna Aslett, « « Quitte à être mère, autant être lesbienne ». Une approche sociologique des parentalités lesbiennes et féministes », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.l42w6v
Ce mémoire s’intéresse à l’influence mutuelle de la construction de l’identité lesbienne et de l’expérience de la parentalité, en fonction de variables sociologiques telles que le contexte politique et social, les ressources socio-économiques et la socialisation lesbienne et féministe. L’analyse est construite à partir de treize entretiens auprès de personnes se reconnaissant dans l’identité lesbienne et ayant un ou des enfants issu.es d’un projet lesboconjugal ou d’une relation hétérosexuelle antérieure, ainsi que de l’étude d’une partie de la presse lesbienne francophone qui a émergé au tournant des années 1980. À partir d’un point de vue féministe et constructiviste, qui nous conduit à appréhender le système de genre comme un principe d’organisation sociale et de pouvoir fondant la hiérarchie des genres et des sexualités, nous cherchons à comprendre comment la distance entre l’homoparentalité et la norme hétérosexuelle implique des difficultés pour les lesbiennes dans l’accès à – et dans l’expérience de – la parentalité, et comment certains facteurs peuvent constituer des conditions de possibilité dans la transgression de la norme hétérosexuelle. L’ensemble des participantes se considérant féministes, nous questionnons le poids de la socialisation féministe et lesbienne dans la manière dont est conçue la parentalité, et comment cette socialisation s’actualise dans l’expérience de la parentalité. Nous mettons également en lumière une reconfiguration des engagements féministes vers des problématiques directement en lien avec la parentalité ou la lesboparentalité, en cohérence avec la récente multiplication d’espaces de socialisation et de politisation autour des parentalités minoritaires.