28 juin 2022
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Pierre Morelli, « Au-delà de l'usage : du public pour penser les TIC », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10.3726/b19479
Alors que les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont envahi progressivement tous les champs de la vie sociale, l’analyse de leur réception peut-elle uniquement prendre appui sur les notions d’usage et d’usager ? Un glissement notionnel était déjà intervenu quand, au sortir des années 70, l’avènement des TIC avait introduit l’usage comme caractéristique fondamentale, et la figure de l’usager était appelée à étoffer puis à remplacer celle du consommateur. Préférer la notion d’usage à celle de consommation signifiait focaliser la réception sur l’action du destinataire des TIC. Avec l’émergence du web participatif se sont développées des pratiques individuelles et collectives. Aujourd’hui, les TIC s’adressent aussi bien aux individus qu’à des groupes constitués sur la base des caractéristiques des réseaux en ligne. Ces technologies hybrident individualisme et collectif à un tel niveau que les chercheurs peinent à modéliser via la notion d’usage. Dès lors, la notion de public, jadis construite pour l’étude des médias de masse, sur la base d’un rapport au collectif regagne en pertinence, pour peu qu’on la recontextualise et la redéfinisse à partir de la dichotomie wéberienne « communalisation »/« sociation », articulée aux notions de capital social et d’amitié qui régissent les actions et les représentations sur les réseaux sociaux en ligne.