L'autre qu'on adorait de Catherine Cusset : un roman soluble dans une chanson ?

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2018

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Stéphane Chaudier, « L'autre qu'on adorait de Catherine Cusset : un roman soluble dans une chanson ? », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.l79jeo


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Résumé Fr

L’Autre qu’on adorait est un roman de Catherine Cusset dont le titre est emprunté à Ferré, l’auteur et l’interprète d’une des plus poignantes chansons françaises : Avec le temps. Au nom de quelle urgence existentielle, de quelle nécessité poétique, citer Ferré et placer l’ensemble du récit sous l’invocation d’une de ses chansons les plus célèbres ? L’étude s’ouvre par l’analyse serrée de la chanson pour en déployer toute l’ambivalence : généralement reçue comme une chanson lyrique et pathétique, cette chanson pourrait ou devrait tout aussi bien être lue comme une austère leçon morale, qui dit la mauvaise foi d’un canteur égoïste, au cœur sec, au cynisme appuyé, se défaussant sur le temps pour se disculper et se satisfaire d’avoir mené toute une petite vie bien ratée. Véritable parapluie intertextuel qu’ouvre pour ses lecteurs le titre du roman, la chanson sert de clé herméneutique à l’autofiction de Catherine Cusset, dont elle programme les enjeux : est-ce vraiment le temps ou la maladie qu’il faut incriminer quand on raconte la vie de Thomas, « l’autre qu’on adorait ? » Est-il bien sûr qu’on l’adorait cet autre qu’on faisait plutôt mine d’adorer ? N’était-elle pas jalouse, mesquinement envieuse, la narratrice qui prend en charge ce faux éloge post mortem ? Allons plus loin : « cet autre qu’on adorait » en réalité gênait, embarrassait, parce qu’il était malade, inadapté, inguérissable peut-être. Pire : cet autre qu’on adorait méritait sans doute peu d’être adoré, car il était plus insupportable qu’adorable, plus dérisoire que génial. Toutes les vérités sont bonnes à dire, pourvu qu’on les dise entre les lignes, entre les vers. À cet égard, Léo Ferré et Catherine Cusset sont assurément des maîtres de l’ambiguïté, qu’elle soit romanesque ou poétique.

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