Quel droit de la concurrence pour l'Afrique francophone subsaharienne ? : Introduction

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2011

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Laurence Boy, « Quel droit de la concurrence pour l'Afrique francophone subsaharienne ? : Introduction », Revue internationale de droit économique, ID : 10670/1.laha71


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Depuis une vingtaine années, le droit de la concurrence des pays en développement, spécialement d’Afrique subsaharienne, suscite un intérêt croissant chez les universitaires. De nombreuses réformes ont été adoptées pour promouvoir l’efficience économique et attirer les investisseurs étrangers. Dans ce contexte, l’intégration économique est apparue comme l’un des outils du développement. Les travaux présentés dans ce cahier s’attachent à vérifier, à partir des exemples européen et africains (UEMOA, CEDEAO, OHADA), le lien entre intégration et développement économique, et à rechercher le niveau pertinent pour appréhender les pratiques anticoncurrentielles. Le droit de la concurrence (contrôle des ententes et des abus de position dominante) est apparu comme un instrument non seulement de lutte contre les atteintes à l’efficience mais comme une entrave au développement des petites et moyennes entreprises, tout particulièrement en Afrique où l’économie informelle est importante. C’est la raison pour laquelle ces dernières années, aux préoccupations traditionnelles du droit de la concurrence, s’est ajouté le souci de promouvoir le « petit commerce », et se développe à cette fin ce qu’il est convenu d’appeler « petit droit de la concurrence » ou pratiques individuelles. Les contributeurs de ce « Cahier à thème » se sont montrés préoccupés par la recherche du niveau efficace des politiques de la concurrence. Convient-il de favoriser un droit régional de la concurrence oufaut-il préserver, au nom du principe de subsidiarité, des compétences nationales ? Faut-il contenir la compétence des droits régionaux aux pratiques ayant des effets supranationaux ou laisser s’épanouir les droits nationaux plus à même peut-être d’appréhender des pratiques aux effets plus limités mais néanmoins néfastes ? Sur toutes ces questions où sont présentés avec clarté le droit de l’UEMOA et celui de la CEDEAO, et où est « questionné » le droit de l’OHADA, le modèle de l’UE ne pouvait être passé sous silence. Les enseignements que l’on tire de ces lectures (M. Bakhoum, J. Drexl, M. Ngom) nous semblent, en tout cas, dépasser le cadre de la seule Afrique francophone subsaharienne.

WHAT KIND OF COMPETITION LAW AND POLICY IS SUITABLE FOR FRENCH-SPEAKING SUB SAHARAN AFRICA ? Over the past two decades, there has been a growing interest in developing and improving competition laws in developing countries and in regional trade areas, especially in Sub Saharan Africa. Broad economic and legal reforms aiming at promoting efficiency and opening up their markets to foreign direct investment were initiated in many developing countries. In this regard, Economic integration was presented as a development tool. However, in many instances, the interfaces between development, integration and competition law are still murky. The following contributions describe the efforts made in order to create a competitive environment in Africa ; the difficulties to articulate national, sub-regional and regional levels and the complex relationships between the sub-regional organizations such as ECOWAS, the Economic Community of West African States, CEMAC, the Economic Community of Central African States, and WAEMU, the West African Economic and Monetary Union. Anticompetitive practices such as cartels, abuse of market dominance and other practices that restrict the operation of market forces could not only compromise economic efficiency, but also hinder the development of small enterprises, especially in Africa where the “grey” economy is very important. In recent years, public interest objectives have been added to the list of issues dealing with economic empowerment of previously disadvantaged groups. In addition, the promotion of the development of small businesses has taken a central place. In this regard, unilateral restrictive business practices aiming at protecting small businesses have been included in some national competition laws, such as in Senegal, but not in the regional competition law. The authors of this special issue dealing with competition law and policy in West Africa are concerned with identifying the efficient Competition Policy designfor West and Central Africa. Should competition policies be established at the regional level (principle of supra-nationality) and have precedence over Member States’ national competition policies in the matters which have a regional dimension ? Should competition Policy be limited to cross-border restraints of Competition and to restraints form outside the region ; leaving national restraints to Member States (principle of subsidiarity) ? Although the EU competition rules may prima facie appear as a good model for “export” as they seem to be less contextual than many other regulatory regimes, J. Drexl, M. Bakhoum and M. Ngom highlighted the fact that using the EU competition rules and institutional design as a model should be carried out with a great deal of prudence. It should be tailored to the context of the African societies.

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