La mesure du capital humain : comment évaluer un oxymore ? Du risque épistémologique à l'idéologie de la certification

Fiche du document

Date

2014

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Isabelle Cadet, « La mesure du capital humain : comment évaluer un oxymore ? Du risque épistémologique à l'idéologie de la certification », Question(s) de management, ID : 10670/1.lbrfam


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Au regard du droit, la notion de capital humain fait office d’un oxymore. Car l’Homme n’est pas un bien (une chose que l’on peut s’approprier), c’est un sujet de droit. L’homme n’est pas un capital : il dispose d’un capital. La qualification, en économie comme en gestion, de « ressources » humaines, d’« actifs » matériels, et a fortiori immatériels, est inappropriée car l’être humain n’est pas une marchandise que l’on peut comptabiliser en stocks. L’humain n’a pas une valeur, il n’est pas une valeur, ce serait un abus de langage ; il crée de la valeur. Mais au-delà de la force de travail ou des moyens intellectuels mis à la disposition d’une entreprise, en contrepartie d’une rémunération, que cherchent les théories sur le capital humain véritablement à mesurer, sans mélanger « l’ avoir » et « l’ être », qui pourrait susciter un intérêt par rapport aux autres données économiques, comptables ou financières ?Cette nouvelle recherche épistémologique, avec un éclairage juridique, tente de cerner la notion de capital humain. Les théories sur le droit de propriété permettent de réfuter l’idée d’une ressource humaine appropriable par l’entreprise. L’analogie avec le capital financier n’est donc pas pertinente.Du fait de la difficulté de définir le « capital humain », il en résulte une impossibilité fondamentale de l’évaluer à l’aune de critères financiers. Nous montrerons ainsi les limites de la normalisation des rapports humains de même que le risque idéologique de la certification du management des hommes, dès lors que le capital humain ne peut être rangé dans la catégorie des biens économiques purs.

The measurement of human capital : how to evaluate an oxymoron ? From the epistemological risk to the ideology of the certificationUnder law, the notion of human capital serves as an oxymoron. Because man is not an asset (a thing that can be appropriate), it is a possessor of right. The man is not a capital : he has a capital. The qualification, in economics as in management, as human “resources”, as tangible “assets”, and a fortiori intangible, is inappropriate because the human being is not goods that can be recognized as stocks. The human does not have a value, he is not a value, it would be an abuse of language. He creates value. But beyond the work force or intellectual means placed at the disposal of an undertaking, in return for remuneration, what seek truly to measure human capital theories, without mixing “have” and “be”, who could generate interest in relation to other economic, accounting or financial data ?This new epistemological research, with a juridical point of view, attempts to identify the concept of human capital. The legal theories about right property allow to rebut the idea of a human resource appropriable by the firm. The analogy with the financial capital is therefore not relevant.Because of the difficulty of defining “human capital”, the result is a fundamental inability to evaluate it on the basis of financial criteria. We will thus show the limits of the standardization of human relationships, as well as the ideological risk of certification of management of men, therefore that human capital cannot be stored in the category of pure economic goods.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en