2021
Cairn
Raphaël Horrein, « Identifier et s’identifier : la surveillance entre transitivité et réflexivité », Littérature, ID : 10670/1.ldlkii
Nous souhaitons interroger la capacité de modèles sémiotiques – issus d’analyses d’œuvres littéraires – à éclairer le fonctionnement de dispositifs sociopolitiques effectifs. Nous explorons dans cette optique le fonctionnement de l’ identification (au sens de définir l’identité de quelqu’un) et nous montrons qu’il repose sur des processus de surveillance et de captation de données, dans le but de construire un double du surveillé, un miroir toujours déformant, constitué à partir de lui et de ses traces, mais susceptible d’être érigé en étalon de bonne conduite. Nous verrons alors que l’identification repose sur un principe similaire à celui de la surveillance, où une relation transitive (identifier quelqu’un, surveiller quelqu’un) s’installe au cœur de la réflexivité des sujets (s’identifier à son double, se surveiller). La littérature apparaît alors comme un laboratoire d’analyse de la surveillance, notamment pour appréhender ses effets sur la construction sémiotique des sujets.