2011
Cairn
Joasha Boutault, « A Tough Nut to Crack: A Semantico-Syntactic Analysis of Tough-Constructions in Contemporary English », Syntaxe & Sémantique, ID : 10670/1.le6fp9
:Les noms « tough constructions » ou « hard nuts » semblent appropriés pour faire référence à des structures telles que John is easy to please : elles sont en effet très difficiles à analyser dans le cadre de la théorie du Gouvernement et du Liage, tout particulièrement si l’on tente d’expliquer toutes leurs propriétés sémantiques et syntaxiques. Dans la plupart des études précédentes, seul un aspect (sémantique ou syntaxique) du problème est traité et dans certains cas, la dérivation ne fonctionne pas parce qu’elle viole certains principes inhérents à la théorie utilisée (Rosenbaum 1967 et Postal 1971, Chomsky 1981).À travers l’étude d’un corpus d’exemples authentiques, cet article propose une analyse syntaxique viable des constructions « tough », qui prend en compte leurs propriétés sémantiques. La présence obligatoire d’une certaine forme d’évaluation par le locuteur est expliquée par l’utilisation de la projection syntaxique « Evaluation Phrase ». Nous associons l’adjectif complexe de Chomsky 1981 à la théorie des chaînes afin de résoudre le problème que pose la présence d’un patient en position sujet : la formation de l’unité adjectivale coupe la chaîne entre l’argument déplacé et la trace qu’il laisse derrière lui. Ceci inactive le cas accusatif que l’argument obtient en position d’objet et lui permet ainsi d’être marqué au nominatif par l’inflexion.Cette analyse présente l’avantage de fournir une explication à plusieurs des problèmes posés par les constructions « tough » : l’interprétation évaluative, la présence d’un patient en position de sujet, mais aussi le caractère optionnel de la proposition subordonnée infinitive.