2010
Cairn
Valérie Lavoix, « Femmes, pouvoir et voile en Syrie », Hérodote, ID : 10670/1.llzhb9
Le mouvement nationaliste arabe en général, et le parti Ba’th en particulier, ont placé la question de la laïcité et de la place de la femme au cœur de leur réflexion sur le « réveil » des sociétés arabes. Le régime syrien, séculier et « socialisant », s’est particulièrement illustré dans la promotion des droits politiques de la femme en favorisant son accès à l’éducation et à la formation, notamment dans les zones rurales. C’est en Syrie que furent nommées les premières vice-ministre et procureure générale du monde arabe. Fer de lance de la question de l’émancipation politique et sociale de la femme, la Syrie connaît de nos jours une nette remise en question des rapports de force sociaux, pourtant favorables dans les années 1970 aux femmes libérales, et dont le symbole était le retrait du voile islamique. Parallèlement au déclin du mouvement nationaliste arabe, et en dépit des efforts menés par certains acteurs politiques et intellectuels syriens (hommes et femmes), s’est développé un mouvement réactionnaire dont les principales victimes ne sont autres que le principe de laïcité et la place de la femme dans la société syrienne.