Poïétique mémorielle. Le Jardin des langues, Gérard Macé

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27 juin 2011

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François Bernard, « Poïétique mémorielle. Le Jardin des langues, Gérard Macé », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.lmqwfs


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Au détour des textes, une réflexion sur le langage de l'oubli et la façon dont le narrateur-poète parvient à produire une œuvre littéraire à partir d'un substrat latent, verront le jour. Quant à la portée véridictionnelle du caractère autobiographique, nous ne nous y attarderons pas, l'intérêt de la prose macéenne se situant davantage dans l'incroyable énergie déployée à ces résurgences au fil des fragments. Car ces pages recèlent une écriture tout à fait atypique, où la condensation des figures analogiques va de pair avec l'érudition des thèmes abordés. Il faut donc s'astreindre à une lecture très lente afin de pouvoir percevoir un sens qui se tisse dans la continuité des textes, au-delà d'une forme des plus énigmatiques. On pourrait ici parler d'un paradoxe de l'œuvre dont l'interprétation reste complexe mais possède "la disponibilité" dont Roland Barthes habille les pièces de Racine. Ce dilemme semble découler du caractère subjectif de l'écriture mémorielle et plus encore de la perméabilité entre imagination et mémoire. Paul Ricœur rappelle synthétiquement dans son introduction à La Mémoire, l'histoire, l'oubli qu'elles sont deux finalités distinctes, "l'une, celle de l'imagination, dirigée vers le fantastique, la fiction, l'irréel, le possible, l'utopique ; l'autre, celle de la mémoire, vers la réalité antérieure". Or depuis l'antiquité, la philosophie peine à découpler ces deux notions qui semblent suivre le précepte alchimique solve et coagula, se dissolvent dans le souvenir et s'unifient dans l'œuvre littéraire. Notre objectif est voisin de ces théories, nous étudierons la poétique du Jardin et particulièrement la manière dont les résurgences mémorielles entretiennent des rapports étroits avec les procédés du travail de création. Une analyse des textes en profondeur, par les moyens de la stylistique, nous a semblé être le meilleur moyen d'entrer dans les détails de cette écriture complexe. Il s'agira, en premier lieu, d'éclairer l'hermétisme des fragments, en montrant que leur écriture est proche d'une forme pensée qui puise sans cesse aux creux d'une mémoire entravée. Cela nous conduira à analyser les différentes stratégies mises en place par le narrateur pour actualiser et faire émerger cette mémoire individuelle. La troisième partie sera l'occasion d'appréhender cet objet artistique qui devient le fruit d'une mémoire collective. Nous espérons ainsi mettre en lumière le fait qu'il n'y a pas de retranscription juste, pas d'extériorisation exacte du passé dans le présent et, par conséquent, que toute actualisation mnésique est une re-création dont le modèle est proche de celui de la traduction.

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