2012
Cairn
Tamara Giles-Vernick et al., « “Death does not come from the forest but from the village”. People, great apes, and disease in the Equatorial African rain forest », Cahiers d'anthropologie sociale, ID : 10670/1.lsufvm
Depuis longtemps les anthropologues se sont interrogés sur la perméabilité des distinctions entre grands singes et hommes et sur l’emboîtement de leurs histoires biologiques. Cette analyse aborde une question liée, qui est dominée largement par les virologues, les épidémiologistes, et les primatologues, mais souvent négligée par les anthropologues : les histoires des échanges pathogéniques qui brouillent les frontières entre les êtres humains et les grands singes (Ebola, VIH…). Nous analysons plusieurs récits biomédicaux soulignant que le « contact anthropogénique » (entre hommes et grands singes) a redoublé d’une façon linéaire au cours du xxe siècle, et donc intensifié, la transmission des maladies entre ces espèces. Cet article montre aussi que la fréquence, la nature et la signification du contact hommes-grands singes ont fortement varié au fil du temps. Les récits historiques provenant des populations de la forêt nord-équatoriale font voir que les humains et les grands singes sont les acteurs d’une histoire commune, engagés dans des interactions diverses, portant des significations et des conséquences ambiguës.