NéoSal. Les salines d’Añana, une exploitation dès le Néolithique dans le Pays basque (Espagne): 3e année : Fouille, relevés, bases de données et analyses

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14 novembre 2023

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Olivier Weller, « NéoSal. Les salines d’Añana, une exploitation dès le Néolithique dans le Pays basque (Espagne): 3e année : Fouille, relevés, bases de données et analyses », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.lx0kvb


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Au terme de ces trois premières années, et malgré l’épidémie de Covid-19 en 2021 (dates de terrain décalées), la mission s’est révélée très fructueuse et le partenariat efficient aussi bien sur le terrain qu’en terme de valorisation (1 ouvrage/actes colloque publiés en 2022 en open édition, 1 article dans Antiquity en cours de finalisation, 2 communications dans le 4th International Congress on the Anthropology of Salt à Bâton Rouge (Louisiane, USA ; oct. 2022) et au congrès sur le Neolitico medio à Barcelona (Espagne, oct. 2023), 1 conférence invité, communiqués de presse de la Fondation, 2 reportages TV, activités sur les réseaux sociaux, visites thématisées, 1 exposition itinérante en montage avec le BIBAT-Musée de Vitoria…). Du point de vue scientifique, outre un bilan des connaissances sur l’histoire de l’exploitation du sel d’Añana, plusieurs résultats sont d’ores et déjà assurés :Le potentiel archéologique est revu à la hausse puisque le dépôt daté du Néolithique, en amont de la vallée et au plus près des sources salées, est complètement scellé par une couche de tuf calcaire atteignant 2 m de puissance, ce qui a protégé le site de l’érosion. Les niveaux les plus anciens (Néolithique ancien), bien que non encore fouillés mais sondés en 2023, s’annoncent très riches. Les datations 14C obtenues et sélectionnées cette année encadrent aujourd’hui le site d’exploitation du sel (plus de 2,50 m de puissance) au minimum entre 5200 et 4200 BCE ce qui en fait le second plus ancien en Europe et la plus ancienne production du bassin méditerranéen.En résumé, plusieurs résultats majeurs peuvent être d’ores et déjà mis en lumière : -Une importante séquence naturelle juste en amont du site d’exploitation (près de 6 m de stratigraphie) permet de mettre en relation dynamiques environnementales et productions anciennes de sel. Les nombreux prélèvements réalisés en 2022-2023 (sédimentologie, micromorphologie, anthracologie, palynologie, malacologie, phytolithes, bois conservés, tufs enfermant empreintes végétales et coquilles, datations 14C…) autorisent une étude multi-proxy de référence. Les datations 14C aujourd’hui disponibles encadrent cette longue séquence entre 8200 et 3000 BCE avec la présence de niveaux tourbeux à la base. Les premiers niveaux charbonneux apparaissent dès 7000 BCE mais ne peuvent être encore reliés avec certitude à l’exploitation du sel (paléo-incendies, fréquentation mésolithique…).-La production avérée du sel est plus ancienne qu’initialement reconnue et le volume de céramique (décorée comme grossière) est très abondant. Nous y avons reconnu une catégorie céramique (fortement dégraissée et très fragmentée) très peu connue pour ce Néolithique, vraisemblablement liée aux structures de combustion utilisée lors de la production de sel. D’autres mobiliers, souvent absents sur ces sites de production spécialisée, ont enfin été mis à jour (outillage lithique, restes fauniques, fragment de cupule/coque de gland/noisette…) signant une très bonne conservation du matériel et autorisant des datations plus précises (échantillons à vie brève).-Une première analyse spatiale du peuplement a pu être menée (entre 8000 et 2000 BC) grâce à nos deux bases de données : l’une sur les ressources naturelles en sel (236 points) et l’autre sur les sites archéologiques du Mésolithique au Campaniforme à l’échelle, pour le nord de la Péninsule ibérique et la vallée de l’Ebre (668 établissements).Aujourd’hui, la batterie d’analyses se poursuit (lames micromorphologiques, charbons de bois, pollen, phytolithes, bois, tuf calcaire, datations 14C…) puisqu’il s’agit de préciser la chronologie, le fonctionnement de ces accumulations de déchets d’exploitation et les interactions avec le milieu naturel (couverture forestière, dynamiques géomorphologique et hydrologique…). Les niveaux archéologiques les plus anciens n’ont d’ailleurs pas encore été atteints mais une datation est en cours à la base du dépôt. L’analyse techno-fonctionnelle de l’important corpus céramique déjà révélé est également en cours à travers un contrat post-doctoral de 1 à 2 ans (2023-2024) auprès de la Casa Velázquez avec le MIAS-UAM et l’UNED Madrid.

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