2008
Cairn
Jean Tardif, « Mondialisation et culture : un nouvel écosystème symbolique », Questions de communication, ID : 10670/1.m49k7f
La mondialisation ne se réduit pas à l’intégration planétaire des échanges économiques. Sa dimension culturelle, trop souvent ignorée, pourrait bien constituer un tournant crucial : dans la sphère médiatique globalisée, sont mises en présence intensive et en concurrence des visions du monde, des valeurs, des modes de vie dont les différences irréductibles deviennent immédiatement perceptibles et acquièrent ainsi une portée stratégique inédite. Le pouvoir est étroitement lié à la capacité de produire et de diffuser des symboles. Un marché-monde ne crée pas une société-monde. La culture c’est ce qui constitue une société. La mondialisation culturelle entraîne l’émergence d’un nouvel écosystème symbolique - « l’hyperculture globalisante » - qui affecte toutes les cultures et dont l’importance n’est pas moindre que celle de l’écosystème physique. Les politiques nationales ne peuvent gérer que les effets de ces processus transfrontaliers. Les aires géoculturelles pourraient apporter les réponses à la mondialisation culturelle en inventant les nouvelles modalités du politique requises pour traiter les enjeux géoculturels sur le même pied que les enjeux géopolitiques et géoéconomiques.