3 mars 2014
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Thierry Brenac et al., « Centres-villes aménagés pour les piétons : développement durable ou marketing urbain et tri social ? », HAL-SHS : sociologie, ID : 10.4074/S0761898013400031
Les gouvernements urbains tendent à piétoniser les centres-villes ou à mettre en oeoeuvre des conceptions de voirie réduisant la quantité d'automobiles dans les espaces publics de ces quartiers centraux : aires piétonnes, réduction du stationnement sur la voirie, aménagement de « zones de rencontre », etc. À première vue, ces politiques, qui assurent la promotion des déplacements à pied au détriment des déplacements motorisés, semblent à l'évidence être favorables à la préservation de l'environnement. La piétonisation est d'ailleurs présentée par l'État comme l'un des instruments contribuant au développement durable des territoires urbains. Cependant, une autre hypothèse est qu'elles participent de stratégies de marketing urbain de villes engagées dans des processus de compétition inter-territoriale - qui conduisent à accroître la valeur et l'attractivité de lieux stratégiques de la ville et tendent à déplacer les problèmes (et les populations défavorisées) vers les autres parties du territoire urbain. Ainsi, globalement, ces politiques n'apporteraient pas de réelle contribution au développement durable. Se référant à des cadres théoriques relatifs à la mutation entrepreneuriale des politiques urbaines, cet article présente un aperçu de recherches et résultats empiriques traitant de la mise en oeoeuvre et des effets d'opérations de piétonisation ou d'autres politiques en faveur des piétons dans les centres-villes. Dans leur ensemble, les éléments rassemblés accréditent plutôt la seconde hypothèse.