Le cheveu dénoué chez Pina Bausch. Mutation d’une transgression esthétique

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2023

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Marion Fournier, « Le cheveu dénoué chez Pina Bausch. Mutation d’une transgression esthétique », Allemagne d'aujourd'hui, ID : 10670/1.man5xt


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L’article explore l’importance des cheveux dans l’œuvre de la chorégraphe allemande Pina Bausch (1940-2009) et leur interprétation dans la réception critique. Pina Bausch, connue pour avoir développé le Tanztheater, a opté pour une utilisation des cheveux de ses danseuses allant souvent à l’encontre des normes sociales établies. Dans les années 1970, elle faisait danser ses danseuses les cheveux lâchés, rompant avec un code traditionnel provenant de la danse classique. Les cheveux détachés étaient associés à la liberté, à l’authenticité et à l’individualité du corps, en opposition aux normes de contrôle de la coiffure. Au fil des décennies, le motif des cheveux détachés a évolué, mais est resté transgressif, remettant en question des canons de beauté contemporains. À l’aube des années 2000, les cheveux longs et disciplinés étaient devenus obligatoires pour les danseuses de la compagnie. Les critiques de danse ont comparé cette esthétique capillaire à celle des publicités pour les shampoings. L’article examine la nature et l’intensité du lien entre l’imagerie des cheveux dans les œuvres de Pina Bausch et celle diffusée dans la publicité, reflet de discours sociaux portés sur le corps. Au Tanztheater, la liberté de manipuler ses cheveux n’était pas autorisée, ce qui contrastait avec la tendance en vigueur qui poussait à choisir à sa guise la longueur, la coupe, la couleur de sa chevelure. Malgré les changements de normes esthétiques dans la société, Pina Bausch a maintenu son caractère transgressif en utilisant les cheveux comme moyen de sculpter un imaginaire du corps.

This article examines the significance of hair in the works of German choreographer Pina Bausch (1940-2009) and its interpretation in critical reception. Pina Bausch, renowned as the pioneer of Tanztheater, made unconventional choices regarding the use of her dancers’ hair, often defying established social norms. In the 1970s, she wanted her dancers to perform with their hair untied, breaking away from the prevalent traditional codes rooted in classical dance. Unbound hair became associated with notions of freedom, authenticity, and individuality of the body, challenging the norms of hairstyling control. Throughout the decades, the motif of unbound hair continued to evolve while retaining its transgressive nature, thereby questioning contemporary standards of beauty. In the early 2000s, long and disciplined hair had become mandatory for the female dancers of the company. Dance critics likened this hair aesthetic to that seen in shampoo advertisements. This article examines that nature and intensity of the connection between the imagery of hair in Pina Bausch’s works and the imagery disseminated in advertising, reflecting societal discourses surrounding the body. In Tanztheater, the freedom to manipulate one’s hair was not allowed, in contrast to the prevailing trend that encouraged individuals to freely choose the length, cut, and color of their hair. Despite shifts in aesthetic norms within society, Pina Bausch maintained her transgressive character by utilizing hair as a means of sculpting an imaginary representation of the body.

Der Artikel untersucht die Bedeutung von Haaren im Werk der deutschen Choreographin Pina Bausch (1940-2009) und ihre Interpretation in der kritischen Rezeption. Pina Bausch, bekannt als Entwicklerin des Tanztheaters, entschied sich für eine Verwendung der Haare ihrer Tänzerinnen, was oft gegen etablierte soziale Normen verstieß. In den 1970er Jahren ließ sie ihre Tänzerinnen mit offenem Haar tanzen und brach damit mit einem traditionellen Code, der aus dem klassischen Tanz stammte. Offenes Haar wurde mit Freiheit, Authentizität und Individualität des Körpers in Verbindung gebracht und stand im Gegensatz zu den Normen der Frisurenkontrolle. Im Laufe der Jahrzehnte entwickelte sich das Motiv des offenen Haars weiter, blieb jedoch ein Aspekt, der gegen die Normen verstieß, und stellte zeitgenössische Schönheitskanons in Frage. Zu Beginn der 2000er Jahre war langes, diszipliniertes Haar für die Tänzerinnen des Ensembles obligatorisch geworden. Tanzkritiker verglichen diese Haarästhetik mit derjenigen in Shampoo-Werbungen. Der Artikel untersucht die Art und Intensität der Verbindung zwischen den Haarbildern in den Werken von Pina Bausch und den in der Werbung verbreiteten Bildern, die gesellschaftliche Diskurse über den Körper widerspiegeln. Im Tanztheater war es nicht erlaubt, das Haar zu manipulieren, was im Gegensatz zum Trend stand, die Länge, den Schnitt und die Farbe des Haares selbst zu bestimmen. Trotz der Veränderungen der ästhetischen Normen in der Gesellschaft behielt Pina Bausch ihren transgressiven Charakter bei, indem sie das Haar als Mittel zur Modellierung einer Vorstellung des Körpers einsetzte.

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