Quel(le)s frontières / seuils pour reconnaître le francanglais dans le paysage langagier au Cameroun?

Résumé Fr

De manière générale, la convocation de la notion de frontière, comme celle de seuil, est adossée à des références géographiques. La frontière renvoie alors à une barrière, ligne tracée dans le but de délimiter des espaces ; le seuil à ce qui permet de passer de l’un à l’autre. En rapport avec les langues, la frontière va ainsi traduire des discontinuités linguistiques entre territoires, circonscrites par des différences interlinguistiques. Dans des contextes de diversité linguistique, différents travaux (Viaut, 2004 ; Calvet, 2000 ; Canut, 2000) ont montré que le passage d’une langue à une autre, comme le choix d’un angle de compréhension des langues, traduisent ainsi des enjeux variés qui seront parfois reçus sous le prisme d’une fluidité des frontières. Ma réflexion dans cet article reprend et dépasse cette perspective. Le francanglais auquel je m’intéresse en particulier désigne en fait des usages langagiers parfois très évanescents voire sans référence matérielle explicitée (Valentin Feussi, 2008). De ce point de vue, quels critères privilégier pour l’identification d’un discours comme francanglais ? Quelles en seraient les conséquences dans la problématisation de la notion de frontière ou de seuil ? Je me propose de réfléchir à ces questions à partir de déclencheurs que seront les extraits de textes de rap (Locko et Maahlox le Vibeur) qui visibilisent un brassage de formes très populaires au Cameroun. Ces éléments me permettront d’argumenter pour la pertinence de critères non-sémiotiques dans l’élaboration de frontières entre les langues, axés sur le « sentiment de légitimité » (Annette Boudreau, 2016 ; Didier de Robillard, 2001-b) et la sensibilité de locuteur(s).

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