18 décembre 2018
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Charlotte Choisy Guillou, « La céramique domestique : approches fonctionnelles et pratiques alimentaires à l’Âge du Fer dans l’Ouest de la Gaule d’après les données archéologiques et archéométriques. », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.n27cuu
Ce travail de thèse est dédié à l’étude de la Cuisine comme marqueur socioculturel, à l’Âge du Fer, à travers l’analyse du mobilier céramique. Un corpus de 1072 vases, issus de 64 sites domestiques, localisés dans les actuelles régions de Basse-Normandie et de Bretagne, a donc été constitué. Grâce à la création d’un protocole d’étude inédit, une typologie fonctionnelle de ces objets, selon la chaîne opératoire culinaire (soit du garde-manger à la table), a pu être proposée pour chaque région. Leur stabilité tout au long de la période suggère une transmission intergénérationnelle des manières de cuisiner. Les possibilités culinaires des poteries définies, la vaisselle a été confrontée aux autres données liées à l’alimentation (e.g. ressources, mobilier non céramique, structures de stockage et de combustion…). Toutes ces informations permettent de proposer un modèle alimentaire original pour chaque zone étudiée, malgré un fonds commun, tel l’emploi privilégié d’un couvert personnalisé lors du repas. Ainsi, les techniques culinaires diffèrent : le pochage semble privilégié en zone armoricaine tandis que la vaisselle des populations de l’Ouest du Bassin parisien est majoritairement adaptée aux cuissons mijotées. De plus, la présentation des mets apparaît comme une composante essentielle des sites armoricains, et ce dès la phase de préparation culinaire. À l’opposé, une utilisation du plat de cuisson comme plat de service semble typique des occupations de la Plaine de Caen. Une plurifonctionnalité raisonnée des céramiques apparaît alors, impliquant des frontières floues entre les diverses fonctions culinaires : stockage, préparation, cuisson, présentation et consommation.