"Territoires et Mobilités"

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1 juillet 2023

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Hugo Cupri et al., « "Territoires et Mobilités" », HAL-SHS : géographie, ID : 10.60582/geomob12


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Le territoire est une notion polysémique, multiscalaire et plastique. Reste que, en langue française et dans son usage le plus courant, on en retient souvent une acception juridico-administrative. Le territoire, au singulier, renvoie à la partie de l’espace géographique délimité et approprié par un État et sa population (Verpeaux, 2008) – c’est, grosso modo, l’étendue sur laquelle l’autorité politique publique exerce son pouvoir et sa souveraineté. Il correspond, dans cette acception restreinte, à l’échelle géographique la plus grande du niveau national et évoque volontiers l’ancrage, l’enracinement, l’identité voire le figement. En effet, le territoire, en géographie, a d’abord été mobilisé comme un point d’ancrage où « s’enracinent les valeurs et se conforte l’identité d’une communauté » (voir Bonnemaison, 1981 ; Bonnemaison et al., 1999).Or les territoires humains ne se construisent pas uniquement à partir d’un cadre de vie précis, d’habitus socio-spatiaux ou culturels rigides, et encore moins de limites fixes et claires. Dans une société devenue mobile, l’individu n’est plus rattaché uniquement à son lieu de résidence mais à l’ensemble des lieux avec lesquels il est en rapport. Le concept de territoire s’est donc étendu et étoffé au carrefour de mobilités individuelles ou collectives toujours plus intenses. Qu’elles soient professionnelles, touristiques, résidentielles ou de loisir, les mobilités bousculent les attributs classiques du territoire à un triple niveau. D’abord, les lieux de vie des êtres humains se sont de plus en plus diversifiés et distendus sous l’effet de l’expansion de la vitesse, de la cybernétique et des réseaux et modes de transport plus efficients et toujours plus interconnectés entre eux. Ensuite, les trajectoires mobilitaires humaines rendent désormais compte d’attachements à des espaces de vie divers qu’ils soient quotidiens, éphémères ou temporaires, en formant une toile en réseau, une carte de mobilité personnelle comme embarquée sur soi à chaque déplacement. Sur un registre plus identitaire de construction de soi, les mobilités laissent dans leur sillage une mémoire territoriale hiérarchisée où culminent des haut-lieux dessinés par la fréquentation et les préférences des individus. En sorte que l’appropriation ou l’enracinement apparaît de plus en plus multisitué dessinant autant de territoires de vie micro- voire macroscopiques. Ce qui a fait dire à certains que la production territoriale serait aujourd’hui l’apanage des êtres humains « (hyper)mobiles » (Mbembé, 2005).

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