Plonéour-Lanvern (Finistère), Kersulec. Un dépôt en fosse du Néolithique moyen 2 et une occupation de l’âge du Bronze ancien

Résumé 0

La fouille a confirmé la présence de deux occupations chronologiquement biendistinctes mises au jour lors du diagnostic.La première est seulement représentée par une fosse isolée de forme ovale implantéedans la pente, en position dominante par rapport à une vallée marquée se jetant enaval dans l’étang de Trunvel. Un lot bien localisé de mobilier céramique et lithique yavait été déposé dans sa partie occidentale. Ce dépôt assez exceptionnel est composéd’une coupe à pied creux, de deux micro-vases à fond rond, d’un polissoir, d’unmacro-outil et d’une lame polie. Grâce à la disposition des objets, il est possible dedire que l’espace dans lequel a été déposé le mobilier n’était pas colmaté à l’origine.Les trois céramiques trouvent de nombreuses comparaisons dans la culture d’Auzay-Sandun, ce que confirme une datation 14C réalisée sur charbon de bois qui donne unefourchette comprise entre 4250-4045 cal. BC. Même si on ne peut l’affirmer enl’absence d’ossements, l’hypothèse d’une tombe en fosse semble la plus plausible.La deuxième période correspond à une occupation de l’âge du Bronze ancieninstallée dans un méplat.Dans un premier temps, deux tombes (un coffre et une tombe en fosse) sont creuséessur le site ; ces structures bien connues à l’âge du Bronze ancien en Basse Bretagnecomplètent un maillage déjà serré de tombes répertoriées localement.Dans un deuxième temps, et probablement peu après, une occupation d’alluredomestique vient prendre place dans un méplat. Si des concentrations de structuresen creux et de mobilier sont visibles, il est en revanche difficile de dégager des plansde bâtiment vraiment cohérents : au centre, un possible bâtiment de forme ovale etune construction légère de type atelier semblent tout de même se dessiner. Leur sontassociés des fosses dépotoirs, deux petits silos et une fosse de stockage. Ces élémentsarchitecturaux vont dans le sens d’une occupation domestique de faible durée, ceque confirme l’étude du corpus céramique. En marge de cette petite concentration,une possible structure de stockage de l’eau (au sud) et un grenier (à l’est) ainsi qu’ungroupe de foyers (au nord) ont été reconnus. Sur la base de l’étude céramologique,cette occupation appartient à une seule et même phase chronologique correspondantau premiers tiers du IIe millénaire, attribution confortée par deux datations 14C.L’étude de la céramique comme celle du mobilier lithique taillé vont dans le sensd’une modeste unité d’habitation même si l’absence d’outils de mouture posequestion. La découverte sous le possible atelier d’un creuset ayant servi à fondre dubronze ainsi que quelques outils en pierre correspondant au travail du métal depuisle concassage / broyage du minerai jusqu’au travail de la tôle amène à moduler cettepremière hypothèse. A cela, il faut ajouter le fait qu’il est possible qu’il y ait euproduction de poteries sur le site. Ces éléments issus de l’étude du mobilier iraientplutôt dans le sens d’un atelier d’artisans maîtrisant les arts du feu.

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