Déterminants économiques de la production de légumineuses : approche par les coûts d'opportunité et les coûts de transaction

Résumé 0

Les légumineuses font partie des cultures de diversification intéressantes à insérer dans les rotations grâce à leurs nombreux impacts positifs sur les agrosystèmes. Néanmoins, ces cultures restent des productions minoritaires en France, en partie à cause de facteurs socio-économiques. L’objectif de cette étude était d’analyser en quoi l’attractivité économique des légumineuses peut être influencée par deux types de facteurs : les coûts d’opportunité et les coûts de transaction de ces cultures. Pour cela, nous avons réalisé une synthèse bibliographique sur les coûts d’opportunité des légumineuses. Puis nous avons caractérisé les coûts de transaction associés aux échanges de légumineuses. Enfin, à partir de la théorie de l’agence, nous avons analysé différents contrats de légumineuses actuellement proposés dans l’Ouest de la France afin de savoir dans quelle mesure ils limitent les coûts de transaction. A titre de comparaison, nous avons étudié les coûts de transaction et les contrats d’une autre culture de diversification : le lin oléagineux.Nos résultats montrent que l’attractivité économique des légumineuses se révèle à l’échelle de la rotation : ces cultures ont un coût d’opportunité nul ou positif seulement si l’on calcule la marge brute à l’échelle de la rotation. De plus, lors des échanges, les coûts de transactions de légumineuses sont élevés du fait d’incertitudes environnementales et économiques élevées pour les producteurs, ainsi que d’actifs spécifiques engagés importants pour les collecteurs. Enfin, concernant les contrats de légumineuses étudiés, seulement la moitié d’entre eux assurent un prix de vente (ou une marge) au producteur à la signature du contrat, transférant ainsi les risques économiques vers les collecteurs. Les contrats apparaissent donc comme un moyen efficace pour inciter les producteurs à cultiver des légumineuses à condition que les prix soient fixés à l’avance. Ce partage du risque-prix est cependant possible uniquement lorsque le collecteur créé de la valeur ajoutée en aval à travers des filières différenciées.