Béatrice Turpin, « Une sémiotique des discours meurtriers », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.nl71s7
Ce travail étudie d’un point de vue sémiolinguistique et rhétorique les discours d’appel au meurtre émanant du djihadisme contemporain et de l’ultra-droite européenne. L’étude porte en premier lieu sur le discours de proclamation de l’État islamique en 2014 pour ensuite se pencher sur le manifeste intitulé Le grand remplacement (The Great Replacement) (1) mis en ligne en 2019 lors du massacre dans les deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande. La mise en scène et les postures énonciatives de ces discours sont étudiées afin de montrer comment se met en place une rhétorique d’incitation à travers les stratégies discursives employées. Nous voyons finalement dans les deux cas des croisements entre des narrations qui mêlent fragments d’histoire et mythes pour construire une identité raciale/religieuse réifiée et excluante. Ces narrations s’appuient pour se diffuser sur Internet et les réseaux sociaux en utilisant rhétorique émotionnelle, recherche de liens communautaires, pulsions scopiques et de superpuissance.(1) Titre-formule repris de l'ouvrage de l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus publié en 2011.