Les réécritures scéniques de contes dans le théâtre pour l'enfance : un terrain de jeux pour l'imaginaire Stage Rewritings of Folk Tales and Fairy Tales In Theatre for Young Audiences : a playground for the Imagination Fr En

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4 mars 2021

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Jeanne-Lise Pepin, « Les réécritures scéniques de contes dans le théâtre pour l'enfance : un terrain de jeux pour l'imaginaire », Theses.fr, ID : 10670/1.nliuac


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Le conte est un objet culturel à part. Attaché à la tradition populaire et à l’oralité, il nous renvoie à l’idée agréable et réconfortante d’une permanence qui transcenderait les époques et les sociétés ; permanence ayant pris la forme d’histoires venues du fond des âges pour nous guider dans nos existences et nous procurer le plaisir d’un être-ensemble reposant sur la fiction. Les contes les plus célèbres du recueil de Perrault, comme de celui des frères Grimm – contes qui retiennent ici notre attention, à travers les créations scéniques des compagnies Louis Brouillard, La Cordonnerie et Jean-Michel Rabeux – n’ont jamais cessé depuis leur parution d’être repris et remodelés dans tous les domaines artistiques. Aujourd’hui, le théâtre jeune public témoigne avec force de cette vitalité du conte.À travers un corpus composé de dix spectacles créés entre 2004 et 2015, et dans une perspective résolument tournée vers l’événement théâtral, cette thèse se propose de saisir ce qui fonde la spécificité de l’expérience artistique et culturelle consistant à assister à une réécriture scénique de conte, dans le champ du théâtre jeune public. Organisé autour de trois pôles – le conte et l’enfance ; le conte pris en tension entre tradition populaire fantasmée, culture savante et culture pop’ ; et enfin, le conte, objet d’une dialectique féconde entre l’individuel et le collectif –, notre propos s’attache notamment à démontrer en quoi les réécritures scéniques de contes peuvent être considérées comme l’exemple même d’une expérience théâtrale « tout public ». Le conte induit en effet un brouillage des frontières communément admises entre enfance et âge adulte. Il est un objet culturel singulier et aux facettes multiples, à la source duquel notre imaginaire s’abreuve. En s’emparant de sa matière narrative afin d’en proposer un remodelage inédit, les auteurs-metteurs en scène offrent à l’attention des spectateurs – enfants comme adultes – une forme scénique profondément ludique. À travers elle, nos représentations et nos conceptions dominantes peuvent se voir confortées ou au contraire bousculées. En raison de l’horizon d’attente particulièrement dense qu’il suscite chez le spectateur, le conte s’apparente à un véritable défi posé à la scène venant interroger les potentialités du théâtre. Ainsi, dans le sillage de la pensée du philosophe Pierre Péju, il nous semble possible – voire même souhaitable – de considérer les réécritures scéniques de contes comme des occasions d’irriguer nos imaginaires, à la fois collectifs et intimes, de nouvelles « images-gouffres ».

Folk tales and fairy tales are unique cultural artefacts. Linked to popular tradition and orality, they bring us back to the pleasant and comforting idea of a permanence that transcends eras and societies, a permanence in the form of stories from the depths of time to guide us in our lives, provinding us with the pleasure of together-ness through fiction. The most famous tales from Perrault’s collection as well as those from the Brothers Grimm – tales that hold our attention here in the scenic creations of the companies Louis Brouillard, La Cordonnerie and Jean-Michel Rabeux – have since their publication never ceased to be taken up and remodelled in all artistic fields. Today theatre for young audiences testifies strongly to the vitality of folk and fairy tales. Using a corpus of ten shows created between 2004 and 2015, and from a perspective resolutely focussed on the theatrical event, this thesis aims to grasp what constitutes the specificity of the artistic and cultural experience inherent in the rewriting of folk and fairy tales in theatre for young audiences. Organised around three poles – tales and chilhood - tales caught up in the tension between fantasised popular tradition, scholarly culture and pop culture - and finally, tales as objects of a fruitful dialectic between the individual and the collective – this thesis is particularly concerned with demonstrating how the scenic rewritings of tales can be considered as the epitome of theatrical experience "for everyone".Indeed tales induced a blurring of the commonly accepted boundaries between childhood and adulthood. They are singular and multifaceted cultural objects and our imagination feeds on them. By seizing on the narrative material so as to offer an original remodelling authors/-stage directors offer spectators – both children and adults alike – a deeply playful form for the stage. In this way, our dominant conceptions can be confirmed or, on the contrary, challenged. Due to the particularly dense horizon of expectations that tales arouse in the spectator, tales appear to pose a real challenge to the stage ; indeed questioning the very potentialities of theatre itself. Thus, in the wake of philosopher Pierre Péju’s ideas, it seems possible – even desirable – to consider the scenic rewritings of tales as opportunities to irrigate our imaginations, both collective and individual, with new "images-gouffres", i.e. images that are so powerful that they open up something in our imagination and remain with us when the rest of the story has long since vanished from our memory.

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