2023
Cairn
André Désiré Robert et al., « Le Parti communiste français à la recherche de sa politique scolaire (1921-1934) », Histoire de l’éducation, ID : 10670/1.npoliu
Cet article s’intéresse à la façon dont le jeune Parti communiste (PC), Section française de l’Internationale communiste (SFIC), issu du congrès de Tours (25-30 décembre 1920) a traité les questions scolaires et éducatives ; sur la base d’archives et de documents de diverses natures, il interroge les tâtonnements de sa doctrine en matière scolaire. L’article décrit tout d’abord l’effervescence politique et pédagogique caractéristique de cette nouvelle formation qui, tout en s’étant majoritairement ralliée aux 21 conditions d’adhésion à la IIIe Internationale, n’en est pas moins traversée par une forte tension entre une « logique du pari » émancipatrice et une « logique du soupçon » marquée par la radicalité. Cette tension donne matière, sur le plan scolaire et éducatif, à des conceptions très nettement opposées que reflètent les débats et les luttes internes au mouvement syndical révolutionnaire, le parti se plaçant d’abord (1921-1924) en position de dépendance vis-à-vis de cette forme de syndicalisme enseignant. À partir du tournant dit de la bolchevisation, en 1924, s’impose la conception référée au modèle soviétique et à l’idée que, dans la société de classes, l’école ne peut être que « bourgeoise » sans que s’efface pour autant, notamment au niveau de l’action scolaire dans les municipalités gérées par le PC, la pratique d’un « réformisme officieux » composant avec la culture pédagogique traditionnelle. La réflexion générale finale interroge la manière dont s’est opéré, certes au gré des évolutions de la politique de l’Internationale, un « travail du négatif » conduisant à l’élaboration d’une politique scolaire à la fois plus autonome et plus en prise sur l’héritage français, qui s’exprimera de plus en plus nettement sous le Front populaire et à la Libération.