La sexualité dans les trois Républiques

Résumé Fr

Parmi les propositions communes aux trois Républiques de Platon, Diogène et Zénon, dans lesquelles certaines dimensions de la vie humaine sont profondément modifiées ou libérées, celle de la législation des pratiques sexuelles est certainement la plus saillante. Les trois Républiques se rejoignent à première vue à travers la promotion d’une sexualité libérée, parfois débridée et licencieuse. Au-delà du scandale, choisir de faire de la sexualité un élément de l’utopie politique est un geste philosophique important. La sexualité est en effet un enjeu de cohésion sociale à travers différentes institutions ou tabous (pédérastie, mariage et adultère, procréation, prostitution, inceste, etc.) ; la régler, la libérer, la réformer, c’est nécessairement toucher la constitution politique et l’organisation sociale. Étudier la sexualité dans les trois Républiques, c’est donc s’attacher à des représentations qui nous informent sur la manière dont la nature humaine et la vertu sont considérées par chacun de nos auteurs . Or, au-delà de l’apparente similitude des propositions entre les trois Républiques du fait de leur caractère potentiellement scandaleux, ce sont des présupposés anthropologiques distincts qui sont convoqués.