Ecrire pour fuir le non-lieu

Fiche du document

Date

2018

Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess



Citer ce document

Axel Boursier, « Ecrire pour fuir le non-lieu », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.nv2awj


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

'on s'intéresse au pouvoir de la littérature, alors le corpus des auteurs marqués par l'exil peut être une tentative d'approche afin d'augmenter notre compréhension de ce « pouvoir ». L'association littérature et exil, si elle a marqué l'imaginaire socio-discursif français-du Bellay, Hugo, ou Baudelaire si l'on file la métaphore de l'albatros et du poète exilé en ce monde-, ne va pas de soi. L'exilé est souvent considéré comme celui qui est rejeté à la marge, celui qui provient des limes de la société, n'est-il pas « l'homme des confins 1 » astreint à cet espace restreint de parole ? Il habite la limite entre la fin de la parole et la nécessité de raconter un parcours marqué par une narrativité excessive. Afin de réfléchir sur le rôle de la littérature, nous avons choisi d'initier notre parcours par cette position, par cet espace « hors-cadre 2 », et nous ferons l'hypothèse qu'au travers du discours littéraire, les auteurs marqués par l'exil peuvent opérer une médiation afin de jeter un pont 3 entre eux et le public de réception pour entrer en relation. La notion de « non-lieu » est issue des recherches de Marc Augé, qu'il emprunte lui-même à Michel de Certeau. Les non-lieux sont alors conçus comme des espaces sans relation et non marqués par le récit. Cette première tentative de définition a été reprise par le groupe de recherche conduit par Alexis Nouss « Non-lieux de l'exil ». Selon ce réseau de chercheurs l'exil marque un non-lieu en ce qu'il ne permet pas le partage. « Dans l'expérience exilique, le sujet que son statut empêche de se fondre dans la trame sociale, de prendre place dans le lieu social, le voit, pour cette raison, comme un non-lieu 4. » Ainsi, la parole exilique serait condamnée à habiter un espace marqué par son statut d'espace de l'acommunication 5 : celui 1 SIMMEL, Georg, La tragédie de la culture, trad. par JANKÉLÉVITCH, Vladimir, Rivages Poches, Paris, 1988, p. 161-168. 2 « Toutes celles et tous ceux qui ne sont pas inscrits dans les cadres d'habitation des identités et qui se voient ainsi expulsés dans Hors-Champ. Sortir des cadres, c'est être défait comme sujet recevable, c'est devenir quelqu'un d'inadmissible, dont la voix est en cours d'effacement, soupçonné d'être une voix de faussaire. » LE BLANC, Guillaume, Dedans, dehors : la condition de l'étranger, Seuil, Paris, 2010, p. 12-13. 3 NOWICKI, Joanna, L'Homme des confins : pour une anthropologie interculturelle, CNRS, Paris, 2008. 4 NOUSS, Alexis, « Lieux et non-lieux: pour une spatialité exilique », Cadernos de Literatura Comparada, nº 30, Porto, Instituto de Literatura Comparada Margarida Losa, juin 2014, p. 349. 5 « Acommunication : le préfixe privatif "a" accolé au mot communication signifie, dans cet essai terminologique, que l'on est en présence d'un processus qui ressemble à la communication mais qui, en réalité, nie l'une des composantes essentielles. Pour le dire autrement, l'acommunication est une relation humaine de partage de sens qui s'inscrit dans une durée et dans un contexte donné entre altérités radicales mais qui refuse l'égalité […] et/ou refuse la liberté de l'autre, que ce refus soit explicite ou implicite. » DACHEUX, Éric, « L'Incommunication sel de la communication », in LETONTURIER, Éric, VALADE, Bernard, Le Vingtième Siècle saisi par la communication. Ruptures et filiations (vol. 2) », Hermès, « La revue », n° 71, CNRS Édition, Paris, 2015, p. 267.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en