Inhabitation and population in precariousness. A case study based on an analysis of the investment processes of urban interstices in Lille Habitat et population en grande précarité. Une étude de cas à partir d’une analyse des processus d’investissement des interstices urbains à Lille En Fr

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28 mars 2018

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Stephanie Espejo Zeballos, « Habitat et population en grande précarité. Une étude de cas à partir d’une analyse des processus d’investissement des interstices urbains à Lille », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.nw9b9q


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Résumé Fr

Ces dernières années, la recherche urbaine s’est intéressée de façon croissante aux espaces « vides », les terrains vagues ou vacants, en se centrant autour des enjeux de marginalité urbaine, de l’habitat informel, des politiques publiques d’accueil ou bien de la gouvernance des espaces squattés. Ce sont ces espaces de marges, produits autant par des phénomènes migratoires que la croissance des nouvelles formes de précarités, que nous qualifions d’interstices urbains, à la différence des « camps », ces formes spatiales plus vastes, pouvant faire l’objet de politiques institutionnelles de traitement et de régulation (Agier). Ce type d’espace s’observe entre autres dans le cadre de la métropole de Lille, en France, où une profusion de micro-espaces s’est retrouvée, dans un contexte post-industriel, à l’écart de l’aménagement de la ville. Occupées et transformées par des populations en précarité, ces installations ont été improprement nommées « campement illicite » ou « bidonville ». Ces espaces « vacants » - vides institutionnellement, mais investis socialement - accueillent de multiples appropriations multiformes (Deboulet) dont l'habitat est l’aspect le plus souvent exploré et étudié. Faire un suivi de ces espaces instables, visant à en comprendre les logiques de peuplement, auprès de populations fluctuants, soulève plusieurs difficultés. Comment est-il possible d’enquêter sur des situations aussi instables, rebelles aux protocoles plus systématiques de la recherche, lorsque leurs investissements durent d’un à plusieurs jours, plusieurs semaines, voir plusieurs années ? Est-il possible de recenser une appropriation aussi éphémère et en constant mouvement ? Comment peut-on explorer ces installations ? Plus largement, comment les phénomènes d’occupation temporaire viennent-ils renouveler les travaux portant sur les populations et les dynamiques des espaces, à côté du très large ensemble de travaux portant sur les phénomènes migratoires ? En plus de ces réflexions théoriques de recherche, sur le statut de ces espaces très précis dans la recherche urbaine, nous nous proposons de présenter aussi à l’occasion de ce colloque quelques éclairages issus d’une recherche empirique, appuyée sur une observation participante et mobilisant en géographie certaines méthodes issues de l’ethnométhodologie pour saisir l'analyse des pratiques spatiales, et en renouveler également les formes de représentation cartographique. L’exploration des interstices urbains nous a permis d’identifier deux groupes d'occupants : les sans-abris et les migrants de l'Europe de l'Est. Ceux-ci ont rendu les espaces habitables, avec des matériaux de récupération ont construit leur « lieu de vie ». Nous insisterons sur trois aspects : le processus d’occupation de l’interstice, la différenciation éphémère / pérenne, et la dimension genrée de la structuration de ces micro-formes spatiale. Premièrement, nous allons voir pourquoi un interstice est occupé et d’autres ne le sont pas, pour ainsi voir le processus d’occupation de ces premiers, les formes et certaines conditions spatiales qui font qu’un interstice devient donc habitable. Seconde analyse, la dynamique de l'espace est nettement différente : dans le premier groupe, les occupations sont éphémères, saisonnières, en solitaire ou en petits groupes. Le deuxième groupe est lui, plus « pérenne », plus « stable » lorsque ceux-ci sont tolérés et constitués par des groupes nombreux. Enfin, la structuration de l'espace chez les sans-abris est élémentaire, révélant des vestiges d'organisation primaire de l'espace. Ainsi l'espace des migrants de l'Europe de l'Est est plus complexe, le rôle du genre devient un outil de construction de l’ensemble de l'installation. La femme a un rôle passif et domestique, tandis que les hommes ont un rôle actif, le développement du savoir-faire dans l’immédiat est perceptible au moment de la construction des abris.

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