2017
Henry Tourneux, « Littérature orale en langue africaine et développement : l’exemple peul au Cameroun », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.o8ik7x
Lorsque l’on parle de littérature – orale ou non – et de développement, on pense généralement à l’utilisation pragmatique que l’on pourrait en faire dans un contexte de pays « en développement ». Le pédagogue pense aux analyses de textes qu’il pourra faire porter sur des contes ; le grammairien pense aux exercices qu’il pourra rédiger à partir d’énoncés pris dans des textes. Le professeur de morale pense au parti qu’il pourra tirer des proverbes et des morales associées à certains contes, etc. Si tous ces usages sont légitimes, il ne faut cependant pas en rester là, au risque même de dégoûter les élèves de leur patrimoine. Cette littérature est un des lieux privilégiés de l’expression culturelle et elle doit être considérée à ce titre non pas comme une auxiliaire du développement, mais comme l’un de ses soubassements. Si la littérature orale est en train de disparaître sous sa forme classique, elle a pourtant été en partie sauvegardée par écrit et sur des bandes magnétiques. Cependant, elle n’est souvent pas accessible localement. D’où la nécessité de la mettre à disposition massivement sur des supports divers (livre classique, livre numérique au format e-pub pour tablettes et smartphones, format audio pour la radio, et audio-vidéo pour la télévision). Le Cameroun, comme la majeure partie de l’Afrique, est un pays multilingue. Il est donc important, lorsque l’on met en valeur un patrimoine particulier, de penser également à ceux qui n’y ont pas accès par la langue originale. Pour cela, le format éditorial adapté est indiscutablement le format langue africaine / français ou anglais. On pourrait aussi envisager de traduire des textes d’une langue africaine dans une autre langue africaine, cependant, on n’en a guère d’exemples à ce jour.