2016
Cairn
Mylène Botbol Baum, « Chapitre 4. La Déclaration d’Helsinki en 2015 et l’éthique de la recherche en Afrique francophone », Journal international de bioéthique et d'éthique des sciences, ID : 10670/1.oeanx5
Cet article fait suite à mon livre « Bioéthique pour les pays du Sud »2 qui avait pour but de montrer la nécessité d’une bioéthique africaine pour réguler la recherche internationale, et ce notamment sur le SIDA qui n’est ni vécue ni soignée de la même manière dans le Nord et dans le Sud. De nombreux débats ont eu lieu depuis la parution de ce livre, des débats qui semblent, à première vue, avoir donné raison à ceux qui revendiquaient, au nom de la rationalité et du pragmatisme, des doubles standards de soins entre le Nord et le Sud. En dépit d’un discours basé sur le respect d’autrui, la Déclaration d’Helsinki, dans ses versions d’après 2000, laisse place à des justifications basées sur des doubles standards de soins. Cela remet en scène le débat sur la légitimité de la recherche commandité par les pays du Nord, ayant pour participants des populations des pays émergents, ainsi que sur la meilleure approche bioéthique à développer pour répondre à cette problématique située aux confluents de l’universel, des principes éthiques et des situations locales. Ce texte se veut le fruit d’une réflexion suscitée par les conditions de légitimité de l’enseignement de la bioéthique dans les pays d’Afrique francophone, où l’absence de régulations favorise l’exploitation et l’expérimentation humaine au nom du soin.