2012
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Alain Gallerand, « Peut-on penser le «sens» du nom propre ? (Husserl et le problème de la «signification propre») », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.2143/RPL.110.2.2159031
Malgré son apparente simplicité, le nom propre représente une énigme. A-t-il une signification distincte de V objet qu’il désigne, ou bien celle-ci se confond-elle avec le porteur du nom auquel ce signe ferait directement référence ? Cette difficulté culmine dans la théorie phénoménologique de la signification, puisque Husserl, tout en reconnaissant le caractère «direct» de la visée du nom propre, lui attribue néanmoins un «sens» distinct de l’objet, et, ce faisant, semble introduire paradoxalement une médiation dans une référence objective qui semblait immédiate. Après les textes de jeunesse et les ouvrages fondateurs (Recherches logiques ; Sur la théorie de la signification), où Husserl ne parvenait pas à distinguer le contenu de la signification propre et l’objet visé, les manuscrits de recherche réunis dans le volume XX/II des Husserliana ont-ils enfin réussi à «penser» le sens du nom propre, contre les théories de la référence directe ? Ce sens est-il quelque chose qui se laisse conceptuellement définir et distinguer de l’objet désigné, sans remettre en cause le caractère «direct» de la nomination ? Ou bien se donne-t-il à vivre dans l’expérience sensible, au contact des choses mêmes avec lesquelles il finirait par se confondre ?