6 juillet 2020
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Matthieu Magne, « Les théâtres de la haute noblesse de Bohême : culture galante et mise en scène dans la monarchie des Habsbourg après la Révolution française », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/lrf.4223
Des dernières fêtes galantes dans les villes d’eau de Bohême aux galas politiques de l’époque des Restaurations après 1815, la mise en scène de la culture galante occupe une place importante dans les pratiques culturelles de la haute noblesse de la monarchie des Habsbourg de la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle. Dans le sillage de ses usages pédagogiques, le théâtre amateur aidait à prendre conscience de la différence entre le galant homme distingué par la noblesse de ses manières et l’homme galant dont les aventures séduisaient ou scandalisaient les contemporains. Plus largement, les fêtes seigneuriales postrévolutionnaires font également une large place au répertoire galant des peintres du XVIIIe siècle. Cette étude envisage les réjouissances théâtrales de la noblesse comme le creuset de la culture galante et de sa réinvention à l’aune de l’idéal de régénération du temps des Révolutions. La fête et le spectacle en Europe centrale manifestaient un ensemble de valeurs et de normes à l’heure où les expressions traditionnelles de la galanterie nobiliaire étaient interprétées comme le signe de l’attachement à l’ancien ordre monarchique. La transformation du théâtre amateur dans les années 1800-1810 semble alors favoriser un mouvement de réassurance culturelle à partir de l’examen des héritages de la France galante et du siècle libertin. Derrière la légèreté des comédies amoureuses et la dimension édifiante des tableaux vivants, le lien entre théâtre et culture galante permet une approche culturelle des transitions politiques et morales dont l’enjeu n’était autre que l’inscription de la société seigneuriale de Bohême dans l’Europe de Metternich.