2020
Cairn
Fred Stevens, « Anvers, le bagne oublié (1804-1816/1822). D’un bagne maritime à une entreprise économique », Revue du Nord, ID : 10670/1.oqvtrf
Grâce à l’intervention de Malouet, futur préfet maritime d’Anvers, le bagne survit à la réforme pénitentiaire de 1791. En 1803, l’élargissement du territoire français nécessite de nouveaux établissements. Après la rupture de la paix d’Amiens, Bonaparte décide d’établir à Anvers des chantiers de construction pour la marine militaire. Pour l’édification d’un arsenal, les bagnards s’avèrent la main-d’œuvre idéale. Sans retard, des mesures sont prises pour l’établissement d’un bagne. Le 20 août 1804, la première chaine de 389 bagnards partie de Bicêtre y arrive. La stratégie militaire de Napoléon s’adapte après l’attaque britannique sur la Zélande, en 1809 et Anvers gagne en importance. Le nombre de forçats ne cesse d’augmenter jusqu’à atteindre 1 919 hommes en 1814. Après la chute de l’Empereur, Anvers devient uniquement un port de commerce. Dans un premier temps, Guillaume Ier confirme l’organisation existante du bagne. En 1816, celui-ci devient une « Maison de détention ». Un contrat d’entreprise est signé avec l’entrepreneur Meeussen, mais celui-ci ne réussit pas à offrir du travail à tous les bagnards, suite à l’introduction de machines. La réforme du système pénitentiaire en 1821 signifie la fin de l’établissement. En décembre 1822, l’entrepreneur doit cesser toute activité. Les prisonniers sont alors transportés dans les maisons de force et de détention de Vilvorde et de Gand.