Partie II. Sous la menace du chômage : Perspectives 2023-2024 pour l’économie française

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2024

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Éric Heyer et al., « Partie II. Sous la menace du chômage : Perspectives 2023-2024 pour l’économie française », Revue de l'OFCE, ID : 10670/1.oyh5wv


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En 2023, avec une inflation encore élevée (+5,2 % en 2023 comme en 2022) et un contexte marqué par la forte remontée des taux d’intérêt directeurs de la BCE, la croissance du PIB serait de 0,9 %. L’année 2024 serait l’année de la baisse de l’inflation (3,3 % en moyenne annuelle et 2,3 % en glissement annuel en fin d’année) mais la croissance resterait modeste (0,8 %) en raison de la pleine matérialisation des effets des hausses des taux d’intérêt directeurs. Selon notre évaluation, l’effet de la politique monétaire amputerait la croissance du PIB de -0,9 point en 2024 (après -0,4 point en 2023). La seconde moitié de l’année 2023, mais surtout l’année 2024, seraient celles du retournement de la courbe du chômage, ce dernier passant de 7,2 % actuellement à 7,9 % à la fin de l’année prochaine dans un contexte de hausse marquée de la population active due à la mise en place de la réforme des retraites. La faible croissance de l’activité et le rattrapage partiel des pertes de productivité passées auraient raison du fort dynamisme de l’emploi observé ces dernières années (-53 000 en glissement annuel en 2024, après 140 000 en 2023 et 509 000 en 2022). À l’inverse de 2022 et de 2023, les salaires réels augmenteraient (0,6 %) en 2024, ce qui limiterait les effets négatifs des pertes d’emplois (-0,1 %) sur la masse salariale. En 2024, le salaire réel (déflaté par l’IPC) reviendrait à son niveau de 2019. Après une année 2022 marquée par une contraction du pouvoir d’achat par unité de consommation (UC) (-0,4 % faisant suite à 2,1 % en 2021), les ménages verraient à nouveau leur revenu réel augmenter en 2023 et 2024 (respectivement 0,7 % et 0,4 % par UC), poussé encore cette année par les créations d’emplois, les revenus du patrimoine et le soutien fiscal, et l’année prochaine par la hausse des salaires réels. Malgré la réduction des mesures budgétaires exceptionnelles, le déficit public resterait à 4,8 % du PIB en 2023 et 2024 en raison principalement d’une croissance atone qui pèserait sur les rentrées fiscales.

In 2023, with inflation still high (+5.2% in 2023, as in 2022) and a context marked by a sharp rise in the ECB’s key interest rates, GDP is expected to grow by 0.9%. The year 2024 should be marked by lower inflation (3.3% on average year-on-year and 2.3% year-on-year at year end), but growth should remain modest (0.8%) due to the full materialization of the increases in key interest rates. According to our assessment, monetary policy should result in reducing GDP growth by -0.9 percentage points in 2024 (after -0.4 percentage points in 2023). The second half of 2023, but especially 2024, should see a reversal of the unemployment curve, which will rise from the current 7.2% to 7.9% at the end of next year in a context of marked growth in the active population due to the implementation of the pension reform. The sluggish growth in activity and the partial recovery of past productivity losses is likely to put an end to the strong dynamism of employment observed in recent years (-53,000 in 2024 year-on-year, after +140,000 in 2023 and +509,000 in 2022). In contrast to 2022 and 2023, real wages are expected to increase (0.6%) in 2024, limiting the negative impact of job losses (-0.1%) on the wage bill. In 2024, real wages (deflated by the CPI) should return to its 2019 level. After 2022 was marked by a contraction in purchasing power per consumption unit (CU) (-0.4% following 2.1% in 2021), households are expected to see their real income rise again in 2023 and 2024 (0.7% and 0.4% per CU, respectively), driven again this year by job creation, income from assets and tax support, and next year by a rise in real wages. Despite the curtailment of exceptional fiscal measures, the government deficit is expected to remain at 4.8% of GDP in 2023 and 2024, mainly due to the impact of sluggish growth on tax revenues.

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