2018
Cairn
Gérard-Georges Lemaire, « The Smart Set, la première grande revue littéraire américaine », La Revue des revues, ID : 10670/1.p2udvr
Le 10 mars 1900 paraît ce mensuel culturel ambitieux (« le magazine de l’intelligence ») fondé par William Alton Mann, un colonel tenté par l’édition. Il vise un tirage de 100 000 exemplaires et rémunère confortablement ses contributeurs. À ses débuts, elle publie pour l’essentiel des auteurs américains de la bonne société bien oubliés, mais s’intéresse aussi à l’Europe et publie des auteurs français, en français ! Peu à peu, poésie, essais et critiques prennent une plus large place. Les responsables éditoriaux valsent, comme les propriétaires : John Adams Thayer, autodidacte millionnaire, Eugène Crowe et William Randolph Hearst qui dénature totalement la ligne éditoriale de la revue. Ezra Pound amène de nouveaux anglo-saxons (D.H. Lawrence, Conrad, Yeats, Djuna Barnes…), plus tard elle publie Dreiser, Huxley, Hammett, Sherwood Anderson, Hemingway, Fitzgerald… Malgré succès et reconnaissance, la crise de 1929 lui sera fatale mais The Smart Set reste légendaire par le nombre d’auteurs qu’elle a publiés pour la première fois.