Recognition of the capable subject: giving a place, opening up a territory, questioning a policy Reconnaissance du sujet capable : donner une place, ouvrir un territoire, interroger une politique En Fr

Résumé Fr

La notion d’école inclusive est issue de la problématique de la reconnaissance des élèves à besoins particuliers, le terme de reconnaissance est à multiple facette comme le montre Ricoeur (2004) dont la lutte pour la reconnaissance ne représente qu’un aspect. Ricoeur donne trois significations à la reconnaissance : la reconnaissance de l’objet, la reconnaissance du sujet par lui-même, la reconnaissance mutuelle. Or, ces différentes formes sont indissociables d’un certain rapport aux dimensions d’espace et de territoire, ce dernier terme étant lui-même traversé par une tension interne. Il peut être une « Maille de gestion de l’espace, ayant en principe un statut inférieur aux circonscriptions normales, parce que l’appropriation n’y est pas complètement réalisée […]. S’applique notamment aux espaces pionniers, lointains, non peuplés… […]. [Un] espace approprié avec sentiment ou conscience de son appropriation […] le territoire est à l’espace ce que la conscience de classe est à la classe : quelque chose qu’on intègre comme partie de soi, et que l’on est donc prêt à défendre… » (Brunet, 1992, p. 435-436). Le territoire est à identifier, à définir, à conquérir, ou bien il est ce qui contribue à l’identification de soi, et aussi ce à partir de quoi on peut se faire reconnaître face à l’autre.La mise en jeu de la reconnaissance dans les politiques éducatives inclusives implique donc une manière de considérer le territoire : est-il un espace indéterminé à définir et à normer, un système de places délimitées avec de potentiels effets ségrégatifs ou au contraire un territoire à habiter et ou à partager avec d’autres acteurs ?Le présent texte se propose – en suivant les différentes significations distinguées par Ricoeur de la reconnaissance – de voir comment elles trouvent écho dans le champ de l’éducation inclusive et comment elles sont associées à un certain rapport à l’espace qu’elles contribuent à construire. La reconnaissance identification en troisième personne s’avèrera corrélée à la notion de place, la reconnaissance de soi en première personne à la définition d’une possible situation et la reconnaissance mutuelle en deuxième personne à celle d’un territoire commun.