Fantaisie, réalité, vérité

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1963

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Daniel Lagache, « Fantaisie, réalité, vérité », Bulletin de psychologie (documents), ID : 10670/1.plks25


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A la différence de la «fantaisie consciente», l'existence et la nature de la «fantaisie inconsciente» sont inférées sur la base de l'expérience psychanalytique (I). Construite, à partir du modèle de la fantaisie consciente, une définition provisoire de la fantaisie inconsciente ne peut en retenir tous les éléments, en particulier la modalité de la croyance et du jugement ; par hypothèse, la fantaisie inconsciente peut être définie comme une intention positive ou négative visant un objet-but — c'est-à-dire une valeur positive, négative ou mixte — et qui ne se questionne pas sur l'existence indépendante de son objet (2). L'investigation psychanalytique ne peut se passer du concept de «fantaisie inconsciente» ; le psychanalyste formule avec des mots «quelque chose» qui existe mais qui n'est pas dit explicitement par le patient et que ce patient ne sait pas ; toute interprétation et toute construction psychanalytiques mettent en cause la fantaisie inconsciente (III). En ce qui concerne sa nature, la fantaisie inconsciente est incluse dans la réactivation du souvenir par le désir ; cette constatation amène à souligner l'aspect économique de «ce stade préliminaire de la formation des rêves et des symptômes » (S. Freud) ; réinvestissement ou revalorisation plus que représentation différenciée, intensive plus qu'extensive, la fantaisie inconsciente se prête aux transpositions du processus primaire (IV). L'hypothèse économique conduit à envisager la «fantaisie originelle» non comme une représentation différenciée mais comme l'intuition d'une valeur, à l'actualisation de laquelle les constances transculturelles de la relation de l'organisme en maturation avec l'entourage humain et matériel fournissent un «cadre à remplir» (V). La généalogie des fantaisies conscientes et des formes fantasmatiques de la pensée et de l'action va de la valeur à la représentation, les formes plus primitives de la fantaisie étayant ses formes plus évoluées (VI). L'extension de la fantaisie donne une grande portée à la parole de Calderon, «La vie est songe» ; le désir cependant vise des objets indépendants de la fantaisie, lesquels peuvent s'offrir ou se refuser ; la réalité apparaît ainsi comme un corrélatif de la fantaisie mais un corrélatif infiltré par la fantaisie ; la vérité est le dépassement du conflit de la fantaisie et de la réalité (VII). Ce rapport dialectique de la fantaisie, de la réalité et de la vérité est illustré par un retour au champ psychanalytique l'examen de la relation entre la règle fondamentale et l'interprétation, et enfin de certains principes de l'action de la cure : décentration, remaniement fantasmatique, sublimation (VIII). La triade fantaisie, réalité, vérité est considérée comme fondement de l'existence humaine, de la science et de la psychanalyse (IX).

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