Éthique et évaluation monétaire de l’environnement : La nature est-elle soluble dans l’utilité ?

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2010

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[VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 10 no. 2 (2010)

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Julien Milanesi, « Éthique et évaluation monétaire de l’environnement : La nature est-elle soluble dans l’utilité ? », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.pmi8tl


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« La nature disparaît parce qu’elle n’a pas de valeur économique », voilà l’hypothèse qui sous-tend le foisonnement récent de commandes publiques et des travaux scientifiques sur l’évaluation monétaire des biens environnementaux. Posée en ces termes, l’interrogation n’est pas de savoir si la nature a une valeur économique ou non, mais de mesurer celle-ci. La question serait donc technique. Or, il se pourrait bien que le problème essentiel posé aux méthodes d’évaluation monétaire de la nature soit philosophique, et relatif au type de lien qu’entretiennent les hommes avec leur milieu. C’est en effet ce que montre l’analyse des fondements théoriques de la méthode d’évaluation contingente. Entrer dans cette « machinerie » issue de la science économique nous apprend que pour qu’il y ait évaluation, il faut qu’il y ait possibilité de substitution : il faut que les individus soient en capacité de substituer un état de l’environnement à leur revenu monétaire et qu’ils soient donc dénués de comportements moraux qui pourraient briser ces possibilités de substitution. Cette hypothèse étant contredite par de nombreux travaux en éthique de l’environnement, se pose alors la question du sens à donner aux chiffres généralement interprétés comme des évaluations monétaires de biens naturels.

"The nature disappears because it has no economic value", here is the hypothesis that underlies the recent profusion of state commissions and scientific works on the monetary evaluation of environmental goods. Put in these terms, the interrogation is not to know if the nature has an economic value or not, but to measure this one. The scientific questions linked to these methods are therefore usually defined as technical issues, when their main problem may be philosophical, related to the type of moral link that exists between humans and their environment. The analysis of the theoretical foundations of the contingent valuation method indeed shows that to value environmental goods the individuals have to be in capacity to substitute a state of the environment for their monetary income. They therefore cannot have moral links with these goods that could prevent possibilities of substitution. This hypothesis is however contested by numerous works on environmental ethics that finally raise the question of the signification of the numbers usually interpreted as monetary values of environmental goods.

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