10 mai 2022
info:eu-repo/semantics/openAccess , CC BY-NC-ND 4.0
Jacques FONTANILLE et al., « What we meant by that was “let’s do this”The interpretive metatext as pending account », Revue Actes Sémiotiques, ID : 10670/1.poa1qt
Cet article examine l’usage d’une macrostructure sémiotique, que j’appelle le « compte d’attente », comme métatexte interprétatif pour configurer les « affordances » motivationnelles des textes stratégiques et conférer une autorité aux revendications déontiques. Les métatextes interprétatifs nous disent ce qu’un autre texte veut dire ; s’ils ont recours à un compte d’attente pour faire cela, ils nous disent ce que ce texte veut dire en nous disant que faire ; et ils disent que faire en nous disant quelque chose sur nos inclinations à agir d’une certaine façon, soit en verbalisant des habitudes, soit en convoquant des scripts ou des passions. Le compte en attente appartient aux genres discursifs qui nous orientent vers l’action. Les sémiotiques de Peirce et de Greimas suggèrent deux manières distinctes d’associer l’émotion aux autres registres de sensemaking pour mettre en place ces incitations. Si Peirce nous apprend comment les sentiments déclenchent une enquête volontaire orientée vers la fixation de la croyance, Greimas explique comment les passions (mais aussi les scripts) jouent un rôle important dans la sanction et, par extension, la (dé)commande des actions. L’article montre comment les deux sémiotiques peuvent être combinées afin d’expliquer l’usage de l’émotion dans l’articulation et l’autorisation des comptes d’attente sur la base d’une analyse indicative de quatre interprétations de l’accord de retrait entre l’Union européenne et le Royaume-Uni en 2020.