16 avril 2024
info:eu-repo/semantics/openAccess , CC BY-NC-SA 4.0
Antonino Bondì, « Penser la maintenance : outil conceptuel ou pratique et poétique de la coexistence ? », Revue Actes Sémiotiques, ID : 10.25965/as.8508
Le terme « maintenance » fait l’objet de nombreuses discussions dans des domaines disciplinaires hétérogènes et dans des champs d’expérience fort divers, comme par exemple le discours politique, les études environnementales, la philosophie morale, les sciences de l’aménagement urbain et de la construction etc. En effet, des termes tels maintenance, care, réparation, se retrouvent de plus en plus au cœur des nombreux dispositifs conceptuels qui s’interrogent sur les problèmes concernant la coexistence, la survie et l’entretien des artefacts sociaux, des êtres vivants (humains et non-humains), ainsi que des environnements physiques et des habitats (ou milieux naturels). Il semblerait que la question de la « maintenance » ait le statut d’un véritable thème pivot dont toute pensée ou culture écologiste ne pourrait pas faire l’économie, car elle croise plusieurs questions qui intéressent la sémiotique : i) la complexité des relations entre les différentes ontologies sociales qui organisent et structurent la vie des objets et des êtres ; ii) le prolongement du temps de vie de ces objets (et êtres) tout au long d’échelles temporelles variables (ou du moins très différentes), et surtout dans des conditions de vie adéquates ; iii) les rapports de signification entre ces régimes de coexistence. C’est en vertu de ces raisons que la sémiotique — discipline travaillant sur les cultures en tant que milieux hétérogènes — ne peut point ignorer ce thème de recherche.