La fabrique morale des républicains à la lumière des programmes des écoles primaires publiques des années 1880 à la première guerre mondiale: L’autonomie politique sans perspectives d’émancipation sociale ?

Fiche du document

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes




Citer ce document

Anne-Claire Husser, « La fabrique morale des républicains à la lumière des programmes des écoles primaires publiques des années 1880 à la première guerre mondiale: L’autonomie politique sans perspectives d’émancipation sociale ? », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.q1q9dm


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

The replacement of moral and religious instruction by civic and moral instruction was a highlight of the republican reform witch secularized the French elementary school. It also set up the marriage of citizenship education and moral formation in the French scholar curriculum. Historians have for some time brought into light the conservative feature of this educational project and its tendancy to overshadow classes conflicts (Lelièvre et Nique 1993, Deloye 1994), which nurtures suspicion against latest public policies trying to reactivate moral education at school (Ogien 2013). Focusing on textbooks and pedagogical thinking corresponding to moral and civic programs of the period 1882-1923, the present contribution aims to asses if and to what extent a moral approach of citizenship education structurally involves lower classes subjugation. Doesn’it also may carry with it the seeds of critical thinking towards existing institutions and social order?

Le remplacement de l’instruction morale et religieuse par l’instruction morale et civique constitue l’un des temps forts de la laïcisation de l’école primaire engagée par les lois Ferry en même temps que le point d’ancrage symbolique du mariage entre enseignement moral et éducation du citoyen dans le curriculum des écoliers français. Les historiens ont depuis longtemps mis en évidence les aspects conservateurs de ce projet éducatif, son inscription dans une société d’ordre et sa propension à occulter les conflits de classe (Lelièvre et Nique 1993, Deloye 1994), constat qui ne manque pas d’alimenter le soupçon à l’égard de la tendance contemporaine des politiques publiques à réactiver la dimension morale de la formation du citoyen (Ogien 2013). Prenant au sérieux un tel soupçon, le présent article cherchera à déterminer, au travers des manuels et réflexions pédagogiques qui ont accompagné la mise en œuvre des programmes de morale et d’instruction civique de 1882 à la Première Guerre mondiale, dans quelle mesure l’approche morale de la formation du citoyen peut être considérée comme structurellement solidaire d’un projet de domestication des classes populaires ou si ne se laissent pas malgré tout repérer l’esquisse d’une éducation politique hospitalière au développement d’une pensée critique à l’égard des institutions existantes et en prise avec la conflictualité sociale.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en